Les juges de la chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Casablanca vont recourir à une expertise scientifique en vue d’authentifier tout le contenu du matériel saisi dans le bureau du journaliste Taoufik Bouachrine. Ce dernier, arrêté le 23 février dernier et dont le procès a été ouvert le 8 mars suivant, est poursuivi pour agression sexuelle, viol, tentative de viol et traite d'êtres humains. Les faits incriminés auraient été enregistrés sur vidéo dans son bureau, au sein même de la rédaction de son groupe de presse.
Sauf que ces vidéos «explicites» à charge ont toujours été considérées, aussi bien par l’accusé lui-même que par le pool d’avocats qui le défendent, comme «préfabriquées». Face à la persistance dans cette stratégie de défense, les avocats des plaignantes ont demandé au parquet général de soumettre ces vidéos à expertise. Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 4 juin, les avocats de la partie civile ont requis cette demande d’expertise pour trancher dans le lard. «Si la culpabilité de l’accusé est confirmée scientifiquement, il doit être condamné. S’il est innocent, il doit être relaxé», expliquent-ils.
Cependant, avant de recourir à l’expertise scientifique, le parquet général doit prendre l’avis de tous les concernés qui doivent s’accorder sur cette démarche. Or, souligne Al Ahdath, ce sont paradoxalement les avocats de Bouachrine, ou une partie de ces avocats, qui refusent toujours qu’il soit procédé à cette expertise. Pourtant, la jurisprudence pénale, au Maroc, a très souvent eu recours à des expertises scientifiques pour avancer les preuves irréfutables de la culpabilité ou de l’innocence des personnes en jugement.