Pour les avocats du journaliste Taoufiq Bouachrine, poursuivi en état d’arrestation pour viols, agressions sexuelles et traite d’êtres humains, il n'est pas pressant de boucler le procès entamé le 8 mars dernier. Alors que l’audience, qui s’est tenue lundi 22 octobre, devait être consacrée aux plaidoiries des avocats de l’accusé, ces derniers se sont limités à présenter de nouvelles demandes au tribunal pour, selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 24 octobre, «ramener le procès au point zéro».
Dans une déclaration au quotidien arabophone, Abdelfettah Zahrach, l’un des avocats des plaignantes, affirme que la défense de Bouachrine a demandé une expertise psychiatrique sous prétexte que son client aurait été victime d’une série de «maltraitances inhumaines de la part de l’administration pénitentiaire et des avocats des plaignantes». L’objectif de ce recours au psy serait de s’assurer que Bouachrine a, ou pas, les capacités mentales pour continuer à assister aux audiences de son procès.
Dans une deuxième requête, les avocats de Bouachrine ont exigé de séparer le pénal de ce qui ne l’est pas, tout en remettant en cause la compétence même du tribunal de juger l’ex-directeur de publication d’Akhbar Al Yaoum. Et, comme si cela ne suffisait pas à étirer davantage le procès, comme le soupçonne la défense des plaignantes, il a été également demandé au tribunal d’examiner une affaire de traite d’êtres humains qui n’a pas été jugée. Ce dossier déterré par la défense de Bouachrine concernerait une présumée victime, enceinte au moment des faits.
Tout en reconnaissant l’existence de cette affaire, la partie civile estime que c’est «l’intelligence et la très grande présence d’esprit» de Bouachrine qui lui ont permis de souffler cette «omission du tribunal» à ses avocats, bien qu’elle ne soit pas dans son intérêt. Car, s'il devait être confirmé, ce crime pourrait, à lui seul, lui valoir une peine de 30 ans de prison.