Daniel Ziouziou, directeur d’un établissement bancaire et sixième adjoint de Mustapha El Bakkouri, président de la commune urbaine de Tétouan, poursuivi en état d’arrestation pour détournement de milliards de centimes d’une agence bancaire de la ville, a comparu la semaine dernière devant la juridiction de la Chambre des crimes financiers de la Cour d’appel de Rabat, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 4 mars.
Ce procès concerne un scandale de corruption financière qui a éclaté en mai dernier, après l’annonce du détournement de sommes colossales de l’établissement dirigé par l’accusé.
Selon les informations du quotidien, le président de la juridiction a décidé de reporter l’ouverture des débats à la dernière semaine du mois en cours, afin de permettre la présence de la partie civile représentée par l’Union marocaine des banques.
«Les prochaines audiences s’annoncent riches en rebondissements et confrontations, compte tenu de la gravité du crime financier reproché au directeur de la banque et des implications du dossier révélées par les enquêtes approfondies», écrit-on.
Ce scandale retentissant, qui a éclaboussé le responsable bancaire et conseiller communal, a ébranlé le siège central et les succursales de l’institution financière il y a quelques mois, après que les services centraux de la banque ont signalé un détournement dépassant potentiellement les 250 millions de dirhams.
L’affaire laisse présager des développements intéressants, à propos des coulisses de ces transactions financières opaques, et des soupçons d’implication indirecte de certaines parties bénéficiaires de ce crime.
Les enquêtes judiciaires ont mis en évidence une relation suspecte entre le directeur de la banque, actuellement en détention provisoire, et une femme ayant bénéficié de transferts financiers massifs en plusieurs étapes.
L’instruction a cherché à clarifier la nature de leur relation, l’activité commerciale de cette femme, et la question de savoir si elle a investi ces fonds ou en a transféré une partie à l’étranger.
Les investigations ont dévoilé toute la complexité de ce dossier lié au détournement de sommes importantes des comptes clients et à la mise en place d’un système bancaire parallèle à celui en vigueur sous l’autorité de Bank Al-Maghrib.
Le détournement n’a pas épargné les fonds publics: l’Association des œuvres sociales des employés de la commune de Tétouan a ainsi découvert la disparition de plus de 5 millions de dirhams de son compte, bloqués auparavant en contrepartie d’intérêts.
L’enquête n’exclut pas que ces fonds aient été utilisés dans des jeux de hasard à Tanger, dans le financement de projets immobiliers qui ont échoué, ou encore sous forme de prêts non remboursés versés sur des comptes privés sans garanties.
Ces transactions pourraient relever du blanchiment d’argent, en attendant que les interrogatoires menés par la Chambre criminelle précisent la nature exacte des crimes imputés à l’accusé et à ses complices.
Des sources fiables confirment que les autorités judiciaires compétentes ont décidé d’appliquer une procédure de contrôle judiciaire à l’encontre d’un haut responsable de l’institution financière mère, dont la filiale locale à Tétouan est au cœur du scandale.
Celui-ci fait l’objet d’un contrôle judiciaire strict, incluant l’interdiction de quitter le territoire national et la confiscation de son passeport, dans l’attente de l’achèvement des investigations par la Brigade nationale de la police judiciaire dans cette affaire.
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