Affaire du viol dans un bus: ce qu'en disent les médias étrangers

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L'affaire du viol d'une jeune fille dans un bus à Casablanca a défrayé la chronique, au Maroc comme à l'étranger. Plusieurs médias en ont parlé. Florilège.

Le 22/08/2017 à 12h35

L’affaire du viol d’une jeune fille dans un bus à Casablanca fait la Une des médias au Maroc, mais aussi à l’étranger. Plusieurs télévisions, journaux et sites d'information en ont parlé lundi 21 et mardi 22 août.

Plusieurs d’entre eux, notamment en France, se sont contentés de reprendre les dépêches des agences de presse officielles comme l’AFP. Le Parisien, Le Figaro ou Libération ont souligné l’émoi qu’a suscité dans le royaume la vidéo sur laquelle on voit un groupe d'adolescents, torse nu, en train de bousculer violemment une jeune femme en pleurs dans un bus, touchant des parties intimes de son corps, tout en s'esclaffant. La victime, à moitié dénudée, pousse des cris de détresse, alors que le bus continue de rouler, sans qu'aucun passager n'intervienne.

Ces médias évoquent l’arrestation des principaux concernés, la version des faits de la société en charge du transport urbain M’dina Bus ou encore la réaction de certaines associations. Mais, ils ne manquent pas de rappeler que, selon les statistiques officielles, près de deux Marocaines sur trois sont victimes de violences. «Et les lieux publics sont les endroits où la violence physique à leur égard est la plus manifeste», ajoutent-ils.

Toutefois, l’article paru en France qui nous a le plus interpellés est celui du journal Le Monde, particulièrement alarmiste et signé par un des contributeurs de sa branche africaine, Le Monde Afrique. A sa lecture, on a l'impression qu’au Maroc, toutes les femmes se font violer à tous les coins de rue, et ce, chaque jour!

Tout en soulignant le scandale que représente cette affaire, le média insiste sur le fait qu’elle n’est pas inédite au Maroc. Rapportant dans un premier temps les réactions controversées à propos de ce viol, entre ceux qui dénoncent et ceux qui s’en prennent plutôt à la victime sur les réseaux sociaux, Le Monde fait appel au témoignage d’une jeune fille marocaine de 22 ans qui affirme: «les agressions sexuelles font partie de notre quotidien». Celle-ci ajoute: «que ce soit dans le bus, dans la rue ou même dans un souk plein de monde, on subit des attouchements, des insultes. Les hommes ouvrent leur braguette, collent leur sexe sur le dos des femmes et vont jusqu’à éjaculer sur nous. En plein espace public!». La jeune déplore par la suite la passivité des gens qui assistent généralement à ces agressions. «On a beau porter une djellaba large et un foulard malgré la chaleur estivale, les hommes s’en prennent à nous», confie-t-elle.

En Espagne, El Pais explique que cette agression suscite l’indignation, non seulement à cause de la dureté des images diffusées, mais aussi parce que l’agression a lieu dans un endroit public (un bus), en plein jour, au vu de tous et que personne n’a réagi pour y mettre un terme.

Cadenaser traite également du sujet en évoquant les images «fortes» de la vidéo qui dure moins d’une minute. Cadenaser rappelle, comme plusieurs autres médias étrangers, que c’est la deuxième fois durant ce mois d’août que les images d’une agression ou de harcèlement sexuel sont diffusées, allusion faite à la vidéo ayant circulé au début du mois et montrant une horde de jeunes poursuivant une fille dans un boulevard à Tanger. Le média ajoute que dans ce genre d’affaires le dispositif juridique reste incomplet.

Les médias anglophones ne sont pas en reste, à l’instar de BBC News qui a rapporté que quatre individus avaient été arrêtés suite à la diffusion de cette vidéo qui n’est pas la première du genre. Le média rappelle également les images de Tanger.

Par Khalil Ibrahimi
Le 22/08/2017 à 12h35