La chambre correctionnelle près la cour d’appel de Casablanca a refusé, jeudi dernier, d’accorder la liberté provisoire au parlementaire Mohamed Moubdiî. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (27 et 28 mai), que le tribunal a, ainsi, approuvé la décision du juge d’instruction de le maintenir en détention préventive durant toute la période de l’enquête approfondie. Le prévenu est poursuivi, en compagnie d’autres coaccusés, de constitution d’une bande criminelle pour détournement et dilapidation des deniers publics, corruption, abus de pouvoir et trafic d’influence.
Selon des sources proches de l’enquête, les investigations effectuées par la BNPJ dévoilent que les mis en cause auraient detourné et dilapidé près de 110 millions de dirhams. Le principal accusé aurait effectué de nombreux transferts d’argent relatifs à des marchés et des transactions, dont une somme de 400.000 dirhams transférée du compte d’une association culturelle qu’il présidait vers son compte personnel. Le parlementaire aurait également versé une somme de 4.920 000,00 dirhams à un bureau d’études pour des travaux à réaliser dans le cadre d’un marché public.
Le quotidien Assabah souligne que parmi les violations imputées à Mohamed Moubdiî en tant que président de la commune de Fkih Ben Salah, figure un marché d’un montant de 5.654.090,90 accordé à une société. Le prévenu a permis à cette entreprise d’éviter de payer une pénalité de retard en falsifiant le procès-verbal de réception provisoire des travaux ainsi que le montant détaillé de ce marché tout en prétendant que les travaux avaient été achevés dans le délai fixé.
L’enquête a permis, en outre, de découvrir qu’une société a remporté une transaction sans disposer des compétences et des qualifications techniques nécessaires à l’exécution d’un marché public. Par ailleurs, le procureur général du Roi près la cour d’appel de Casablanca a décidé de transmettre le dossier de Moubdiî et ses coaccusés au procureur du Roi près du tribunal de première instance dans le cadre d’une enquête supplémentaire sur le blanchiment d’argent.