La recrudescence d’une guerre d’un genre particulier, en Afrique du Nord, met en alerte les instances onusiennes. Elle fait couler beaucoup de sang et fait beaucoup de blessés, aux visages et bras entaillés. Elle a cours par le biais d’une arme redoutable, qui a la particularité d’ôter toute raison à son détenteur: le karkoubi, ou drogue de la violence.
Dans son édition du vendredi 12 juillet, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia nous apprend qu’un rapport de l’ONU sur la criminalité dans nombre de pays, publié la semaine dernière, révèle que ce fléau est en évolution exponentielle en Afrique du nord, où l'on compte 2,1 crimes sur 100.000 décès. Et les villes nord-africaines les plus touchées par ce phénomène sont Alger et Casablanca.
Réalisé par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ce rapport onusien précise aussi que la cause principale qui érige ces deux métropoles en terreau des homicides réside dans le fait que la capitale algérienne est la plaque tournante du karkoubi, alors que Casablanca est la destination de prédilection des trafiquants de ce psychotrope hallucinogène.
Pour ce qui est des homicides commis à Casablanca sous l’effet de la drogue, 29% l’ont été en milieu familial ou au sein d’un cercle de connaissances proches, 8% dans le cadre d’actes de vols et 3% par des bandes criminelles organisées. Les auteurs de ces homicides seraient derrière 19% des crimes commis au Maroc chaque année. Globalement, les homicides au Maroc se sont chiffrés à 751 durant l’année 2017, contre 594 une année plus tôt. Cependant, Al Ahdath rappelle que les homicides, au Maroc, ont bondi de 89 cas seulement en 1990 à quelque 732 tués en 1997. Chiffre qui est redescendu à 400, avant de repartir à la hausse à partir de 2016.
Ce tableau de la guerre du karkoubi imposé aux Marocains aurait pu être plus catastrophique, et ce au vu des importantes quantités de karkoubi et autres drogues hallucinogènes régulièrement interceptées et détruites par les forces de sécurité.