Elle passe d’un extrême à l’autre. Parfois, elle mendie pour vivre, parfois elle se présente comme une femme mécène généreuse qui aide les autres et assiste les personnes en difficulté. L’aventure de cette femme ambivalente s’est achevée vendredi dernier dans la zone de Taghazoute, à Agadir, où elle a été arrêtée par les éléments de la gendarmerie royale.
Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du mardi 9 mars, la femme a été prise en flagrant délit de mendicité, après avoir soigneusement garé sa voiture 4x4 dans une ruelle à l’abri des regards et troqué ses vêtements luxueux pour une djellaba et un voile presque intégral. Pour faire la manche, elle ciblait les commerçants, les passants et tapait aux portes de certaines habitations dans la zone de Taghazoute. Le circuit était fructueux. L’enquête ouverte sous la supervision du parquet compétent a révélé que cette mendiante qui roulait en 4x4 n’était autre que celle dont les images avaient été diffusées par un site électronique la montant faisant du mécénat à Aît Melloul, Agadir et Casablanca. Incroyable mais vrai.
La femme se présentait comme une riche femme d'affaires possédant deux entreprises, l’une à Agadir et l’autre en Italie, en plus de biens immobiliers à Rabat, Casablanca et Agadir. Bref, une femme fortunée. L’une des vidéos, poursuit le quotidien, montrait la femme dans les parages du tribunal de première instance de Meknès, à l’occasion du procès d’un youtubeur. Elle avait alors déclaré qu’elle avait transféré depuis la France 18.000 euros à ce youtubeur pour les distribuer aux pauvres de la région de Casablanca. Elle a même fait savoir qu’elle comptait charger un avocat pour assurer la défense du mis en cause et payer une caution pour qu’il bénéficie d’une liberté provisoire.
Bref, la femme se mettait dans l’habit d’une généreuse bienfaitrice forçant l’admiration de l’entourage. Lundi, elle a été déférée devant la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance d’Agadir. Elle est poursuivie pour mendicité et escroquerie, en plus des charges liées à sa voiture qu’elle conduisait sans assurance ni visite technique.