Mercredi dernier, la route reliant Inezgane à Agadir a été temporairement fermée en raison de l’apparition soudaine d’un large trou au milieu de la chaussée. Cet effondrement brutal du sol a créé une cavité importante, perturbant considérablement la circulation. L’incident s’est produit sur la route menant à El Kamra, à l’entrée du quartier des abattoirs d’Agadir.
C’est Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 21 mars, expliquant que l’érosion du sol s’est poursuivie après l’incident, rendant ce tronçon impraticable et obligeant les usagers à changer d’itinéraire. Heureusement, rapporte le journal, aucun véhicule ne circulait sur cette voie au moment des faits, évitant ainsi tout dommage matériel ou humain malgré le fait que cette route constitue un axe stratégique reliant Inezgane, Dcheira, Aït Melloul et Lqliaa au centre d’Agadir.
D’après le quotidien, l’incident a déclenché la mobilisation des autorités locales, des forces de l’ordre, ainsi que des représentants des collectivités territoriales et des entreprises en charge des infrastructures. D’ailleurs, ajoute la même source, le conseil communal d’Agadir a rapidement réagi, expliquant dans un communiqué que l’incident serait dû à une infiltration de terre dans une canalisation souterraine, ayant entraîné une perte de stabilité du sol et l’effondrement de la chaussée. Le trou causé mesurait environ 10 mètres de diamètre.
L’effondrement de la route serait principalement dû à une rupture de canalisation d’eaux usées, située à neuf mètres de profondeur et mesurant deux mètres de diamètre. Face à cette situation critique, les équipes techniques de la municipalité, les sociétés de développement local et la Société régionale multiservices travaillent activement pour évaluer les dégâts et procéder aux réparations nécessaires dans les plus brefs délais.
Cependant, précise Al Akhbar, cet incident a ravivé le débat sur la qualité des travaux publics dans la ville d’Agadir et sa région. L’élu de l’opposition Abdelaziz Sellami a vivement dénoncé la mauvaise exécution des grands chantiers entrepris par les sociétés de développement régional. Il a comparé cet incident à l’inondation récente de l’avenue Hassan II, alors même que des travaux de réaménagement venaient d’être achevés.
En raison de l’ampleur de l’incident, l’élu a également critiqué l’absence d’audit technique et financier avant la réception des projets, s’interrogeant sur la qualité des études et des expertises réalisées en amont. Selon lui, les milliards de dirhams investis dans les infrastructures pourraient avoir été mal gérés, entraînant des travaux superficiels réalisés sur des réseaux vétustes et non sécurisés.
Cet effondrement spectaculaire met donc en lumière les défaillances de certains chantiers d’aménagement urbain, et pourrait bien relancer les demandes d’enquêtes sur la gestion des fonds publics alloués à ces projets.
Pour rappel, Agadir avait été doté d’un plan de développement urbain couvrant la période 2020-2024, et qui prévoyait un grand nombre de projets d’aménagement. Ce programme, signé devant le Souverain, a bénéficié d’un budget de près de 6 milliards de dirhams, dont 2,44 milliards dédiés au renforcement des infrastructures et à l’amélioration de la mobilité.
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