L’Agence nationale des eaux et forêts annonce la création du Parc national de Dakhla-Oued Ed-Dahab. Ce projet s’étend sur quelque 1,9 million d’hectares et intervient dans le cadre du renforcement des aires protégées au Maroc et de leur gestion à long terme. Il vise à structurer la conservation des écosystèmes sahariens du Sud marocain et à organiser leur gestion dans une perspective durable, indique un communiqué de l’agence. Le projet prévoit la protection d’habitats variés tels que les zones littorales, les formations désertiques, les sebkhas et les milieux humides d’importance écologique, afin de préserver les espèces qui en dépendent et de renforcer la continuité écologique de la région.
Le futur parc est conçu comme un levier de développement territorial. Il a également pour objectif de soutenir l’écotourisme responsable en valorisant les paysages naturels, les espèces emblématiques et les sites d’intérêt écologique. Le modèle proposé encourage une fréquentation encadrée, compatible avec la préservation des milieux et créatrice d’opportunités pour les populations locales. Les activités économiques durables, notamment celles portées par les coopératives et les initiatives territoriales, sont intégrées comme composante essentielle du projet.
La création du parc s’appuie sur une démarche de concertation avec les acteurs présents dans la région. Les services déconcentrés, les collectivités territoriales, les institutions partenaires, les associations locales et les représentants des communautés ont été associés aux échanges préparatoires afin d’assurer une gestion harmonisée de l’espace. Cette approche vise à concilier les impératifs de conservation et les usages locaux, notamment en matière de pastoralisme, de valorisation touristique et de gestion des ressources naturelles.
Le projet répond également aux objectifs nationaux fixés pour renforcer la résilience des milieux sahariens face aux pressions climatiques et anthropiques. La mise en place d’un cadre de gouvernance dédié doit permettre d’améliorer la surveillance écologique, la lutte contre les dégradations, l’aménagement d’infrastructures adaptées à l’accueil du public, ainsi que la restauration des habitats fragilisés. L’ensemble contribue à consolider le rôle de la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab dans le réseau national des aires protégées.
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Cette annonce a été faite lors de la réunion de la Commission technique des aires protégées, tenue le 11 décembre 2025 à Rabat, en présence de représentants des départements ministériels, d’institutions partenaires, d’experts et d’acteurs engagés dans la protection de la biodiversité. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, visant la protection d’au moins 30% des espaces terrestres et marins d’ici 2030.
La réunion a également porté sur l’examen des Plans d’aménagement et de gestion de six parcs nationaux: Ifrane, Toubkal, Tazekka, Khénifra, Haut Atlas Oriental et Talassemtane. Ces plans définissent, pour la prochaine décennie, les actions prioritaires pour la conservation de la biodiversité, la valorisation écotouristique, la gestion des risques et la gouvernance durable de ces territoires naturels. Ils ont été préparés selon une approche participative impliquant les collectivités territoriales, les coopératives, les associations locales, les services déconcentrés et les partenaires institutionnels.
Objectif: 3 millions d’hectares d’aires protégées
Les avancées des dernières années ont été rappelées, notamment la création de huit nouvelles aires protégées en 2025, portant leur nombre total à 18 contre 10 auparavant et élargissant leur superficie à plus de 1,27 million d’hectares, contre de 772.000 ha.

L’objectif a terme est de disposer d’un système national d’aires protégées complet et écologiquement représentatif totalisant 3 millions d’hectares, soit environ 19% des écosystèmes terrestres et d’eaux continentales. Le Plan directeur des aires protégées a également été actualisé, étendant le réseau des Sites d’intérêt biologique et écologique à 197 sites couvrant plus de 7,6 millions d’hectares. Ces évolutions contribuent à une meilleure représentativité des écosystèmes sahariens, forestiers, littoraux, steppiques et humides, ainsi qu’à l’amélioration de leur connectivité écologique.

La stratégie Forêts du Maroc 2020-2030 a été rappelée comme cadre structurant. Lancée en 2020, elle place la biodiversité au centre de l’action publique et vise à constituer un réseau cohérent et résilient d’aires protégées. Elle ambitionne de préserver le patrimoine naturel, soutenir le développement durable et créer des opportunités économiques au profit des communautés locales. L’Agence nationale des eaux et forêts a souligné que plusieurs projets liés aux parcs nationaux et aux aires protégées bénéficient d’appuis techniques et financiers du Fonds pour l’environnement mondial, de l’Union européenne, de l’Agence française de développement et de divers partenaires internationaux mobilisés en faveur de la gestion durable et de la restauration des écosystèmes.








