La polémique sur la rupture de stock de certains médicaments bat son plein entre les pharmaciens et le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb. Les professionnels du secteur de la pharmacie clament, à cor et à cri, qu’il y a une pénurie de médicaments, notamment ceux prescrits dans la cadre du protocole thérapeutique anticovid-19. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 20 janvier, que lors d’une intervention devant la Chambre des conseillers, le ministre a démenti ces informations qu’il a qualifiées de fallacieuses. Une déclaration qui a suscité la colère des pharmaciens qui ont appelé à la tenue d’une réunion urgente pour répondre à ces accusations.
Les propos du ministre, expliquent-t-ils, sont faux et erronés car il suffit de faire un tour dans les pharmacies pour constater que plusieurs médicaments manquent à l’appel et qu’il y a bel et bien une pénurie qui rend la vie difficile aux malades. Cette rupture de stock concerne les médicaments contre le rhume et ceux prescrits pour le traitement de la Covid-19 comme la chloroquine, l’érythromycine, le zinc, la vitamine C, la vitamine D, le paracétamol ainsi que d’autres médicaments contre la fièvre et la toux, précisent les pharmaciens.
Le quotidien Assabah rapporte qu’Abderrazak El Manfalouti du syndicat national des pharmaciens du Maroc estime que cette polémique est inutile dans les circonstances que traverse le Maroc actuellement. Il a affirmé que l’évocation d’une pénurie dans les pharmacies n’est pas juste puisque, dit-il, il s’agit plutôt d’une hausse de la demande des médicaments anti-covid-19 après la propagation du variant Omicron: «la crainte d’être contaminé a poussé les citoyens à commander plus d’une boîte de vitamines C et D ou d’héparine», explique El Manfalouti.
Pour sa part, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, mardi dernier, pour fustiger les pharmaciens: «les informations qui circulent sur une rupture du stock national des médicaments sont de fausses allégations des pharmaciens qui ont des problèmes financiers et juridiques avec les distributeurs. C’est ce qui explique qu’ils n’arrivent pas à s’approvisionner afin de constituer le stock suffisant pour répondre aux besoins de leurs clients». Et le ministre d’ajouter que le stock national des médicaments est soumis à un contrôle strict et permanent tout comme l’est le stock de réserve des médicaments essentiels qui fait l’objet d’un contrôle hebdomadaire.