Les membres d’une amicale d’habitat à Beni Mellal ont observé, mardi dernier, un sit-in de protestation devant le tribunal de première instance et devant le siège de la wilaya de la région de Beni Mellal-Khénifra. Ils demandent la récupération des fonds détournés par l’ancien bureau de leur amicale. C’est ce que rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 28 juillet.
D’après l’un des adhérents, un enseignant à la retraite, cité par le quotidien, ce n’est pas le premier sit-in que les membres de l’amicale ont observé depuis que l’ancien bureau est parti après l’expiration de son mandat.
L’objectif de ces actes de protestation, souligne la même source, est d’attirer l’attention des autorités locales sur leur situation. Leur cas, a-t-il expliqué, a déjà attiré l’attention de l’opinion publique à travers le pays, sans pour autant que les autorités locales ne décident de s’y intéresser. Cela d’autant, poursuit ce membre, que le président de l’amicale en dirige plusieurs autres. En effet, poursuit le quotidien, la personne en question préside au moins 7 amicales d’habitat qui connaissent d’ailleurs toutes des problèmes similaires.
L’enseignant retraité, cité par Al Ahdath Al Maghribia, affirme qu’il est membre de l’amical depuis 2008, et comme tous les autres membres, non seulement personne n’a encore bénéficié du logement, mais aucun des membres ne connaît, non plus, le sort de son argent qu’il a remis au bureau de l’amical et ce, jusqu’à aujourd’hui.
Malgré leurs relances incessantes, l’ancien bureau dirigeant a toujours refusé de leur exposer la situation de l’amicale, ni d’ailleurs ce qui bloque leur projet. Les membres ont ensuite saisi les autorités locales qui ont ordonné au gérant d’appeler à une assemblée générale. C’était en février 2019, l’assemblée ne s’est pas déroulée selon les normes et le bureau dirigeant, dont le mandat avait expiré, a été renvoyé. Un autre bureau a été élu, sans pour autant que les problèmes ne soient résolus.
Les membres ont par la suite décidé de saisir la justice. Et à leur grande surprise, les 123 adhérents qui ont versé chacun un acompte d'au moins 120.000 dirhams ont découvert que le compte bancaire de l’amicale était vide. Ainsi, pas moins de 16 millions de dirhams versés par les membres se sont évaporés. Aujourd’hui encore, les habitants ne savent toujours pas où est passé leur argent. Tout ce qu’il savent c’est que le terrain devant abriter leur projet de logements n’a jamais été acquis.
Dans une affaire similaire dans la même ville, également rapportée par la presse, des magistrats, enseignants, médecins et même policiers avaient été arnaqués par le trésorier de plusieurs amicales locales d’habitat. C’était en 2019 et ce dernier a été arrêté après avoir détourné pratiquement toutes les cotisations qu’ils lui ont été confiées.