La militante du groupe féministe Femen a été libérée jeudi 1er août par la justice tunisienne. Mise en détention depuis le 19 mai, la jeune lycéenne de 18 ans avait soulevé une véritable tempête en mars 2013 lorsqu’elle avait posté sur internet des photos d’elle où elle apparaissait seins nus, le corps couvert d’inscriptions sonnant comme autant de slogans : "Mon corps m’appartient et n’est source d’honneur pour personne", pouvait-on ainsi lire à même sa peau sur l’un des clichés publiés sur la "Femen tunisian fanpage" qu’elle avait créée.
L’affaire suscite rapidement de vives réactions. Menacée et accusée d’atteinte à la pudeur et aux bonnes mœurs ce qui, en Tunisie, est passible de six mois de prison, la jeune femme semble cependant rapidement rassembler autour d’elle plus de sympathisants que de détracteurs, l’affaire ayant pris, grâce notamment aux réseaux sociaux, assez d’ampleur pour prendre une dimension internationale. Des comités de soutien se créent en effet un peu partout à travers le monde et s’activent à l’exercice d’une pression constante pour arracher Amina aux menaces qui pèsent sur elle.
Est-ce cette vague de sympathie qui a poussé la justice à une clémence inattendue ? A la nouvelle de la libération de la jeune femme, son avocat a en effet déclaré : "Elle sera libre dans quelques heures. Je ne m’y attendais pas". La remise en liberté d’Amina en ce 1er août 2013 vient clore le chapitre du deuxième chef d’inculpation auquel a eu à faire face la militante Femen, à savoir : "diffamation" et "outrage à un fonctionnaire public». Restent les charges qui pèsent sur elle pour la profanation d’un cimetière où elle avait gravé le mot "Femen". En attendant le procès où il lui sera demandé de répondre de cet acte, Amina Sbouï peut retourner à la liberté.
