Le ministre de l’Education nationale vient de prendre des mesures d’urgence pour faire face à une éventuelle pénurie d’enseignants. Une circulaire vient d’être adressée aux directeurs des Académies régionales (AREF) pour les inciter à prendre les dispositions nécessaires en ce sens, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 22 et 23 septembre.
Ce faisant, le ministre Saïd Amzazi reconnaît implicitement l’existence de cette pénurie, qui risque d’être aggravée par les départs à la retraite. Et comme première mesure d’urgence, le ministre a décidé que le corps enseignant ne devait plus effectuer d’autre missions que celle d’enseigner, sans pour autant que cette décision ne porte atteinte à leurs droits stipulés dans la loi.
Il n’en reste pas moins, précise le journal, que selon cette circulaire, les enseignants n’ont plus le droit d’effectuer des missions administratives ou de gestion. Et ce sont les académies qui vont veiller au respect de cette interdiction. Par conséquent, tous les enseignants affectés actuellement à ce genre de missions, sauf pour ce qui de la direction pédagogique, doivent reprendre leur fonction initiale.
Il en va de même, poursuit le journal, pour les enseignants qui ont fait une demande de changement de cadre, mais qui a été refusée soit parce qu’elle ne respecte pas les conditions exigées ou qu’elle a été faite hors délai. Pour les enseignants qui ont été dispensés temporairement d’enseigner pour motif d’incapacité physique, ils doivent présenter régulièrement un dossier médical attestant de leur état.
Globalement, le ministre a décidé d’annuler toutes les mises à disposition dont bénéficient les cadres du ministère. Les mises à disposition pour le compte des autres administrations et des collectivités territoriales ne sont toutefois pas concernées par cette mesure. Pour le cas particulier des enseignants, il a décidé de mettre fin à toute situation de mise à disposition, quelle qu’elle en soit la nature, sauf lorsque les concernés sont amenés à exercer leur profession de base, à savoir l’enseignement.
Cette circulaire, datée du 20 septembre, exige des directeurs des académies régionales le plus haut niveau de rigueur et de fermeté en la matière, écrit pour sa part le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du week-end. Après avoir rapporté les mêmes directives, le journal relève que le corps enseignant a perdu pas moins de 10.872 membres qui ont bénéficié du changement de cadre ou de la réintégration.
C’est l’un des chiffres les plus alarmants cités dans le dernier rapport de la Cour des comptes relatif au secteur de l’enseignement, précise le journal. C’est d’ailleurs la juridiction financière, ajoute le quotidien, qui a recommandé au ministère de mettre un terme à la migration du corps enseignant vers l’administration.