Après avoir perdu sa carte de séjour, le cinéaste Ali Essafi, bloqué à Dakar, veut porter plainte contre l'État français

Ali Essafi montre son visa de retour dans l'espace Schengen. 

Ali Essafi montre son visa de retour dans l'espace Schengen.  . DR

Le réalisateur Ali Essafi a perdu sa carte de séjour française à Dakar alors qu'il y animait une conférence sur les archives africaines. Résident en France depuis 40 ans, ce cinéaste a été obligé de passer par la case dépôt de visa. En colère, il envisage de porter plainte contre l'Etat français.

Le 07/06/2022 à 13h47

Le 26 mai 2022, Ali Essafi s’est déplacé à l’aéroport de Dakar pour rentrer en France où il réside depuis 40 ans. Muni d’une déclaration de perte de sa carte de séjour française, il n'a pas pu quitter le territoire sénégalais.

Le cinéaste a été obligé de déposer une demande de visa Schengen comme s’il allait se rendre en France pour une simple visite. Cette situation l’a plongé dans une colère noire et lui a même donné envie de porter plainte contre l’Etat français.

Après avoir achevé sa mission en off de la Biennale d’art contemporain de Dakar en animant une conférence sur les archives africaines, ce réalisateur marocain s’est rendu compte que sa carte de résidence ne se trouvait plus dans son porte-document.

«J’ai dû la perdre lors des contrôles de police, dans un taxi...», confie Ali Essafi dans une déclaration pour Le360. «Je me suis tout de suite rendu à l’ambassade de France, ici à Dakar, mais c’était impossible d’y accéder. Il me fallait connaître quelqu’un sur place pour pouvoir parler de mon problème et trouver une solution…», précise le cinéaste avant d’affirmer que la seule option qui s’offrait alors à lui était de demander un visa Schengen.

«Mais la plateforme sur internet était inaccessible pour prendre rendez-vous. Ce n’est que le 1er juin que j’ai pu me déplacer sur place à l’agence qui s’occupe de la délivrance des visas pour déposer mon dossier».

Ali Essafi attend toujours la réponse des autorités consulaires, mais entre-temps il a été contacté par un responsable du consulat de France à Dakar qui lui a promis un dénouement heureux. «Après la publication d'un article sur le sujet, un conseiller du président Emmanuel Macron est intervenu auprès du consul de France à Dakar et lui a demandé de trouver une solution efficace et rapide».

Mais ce n’est pas pour autant qu’il abandonnera son intention de porter plainte contre l’Etat français. «Cela fait quarante ans que je paie mes impôts. J’ai toujours été en règle. Je viens tout juste d’ailleurs de m’acquitter de mes dernières impôts», renchérit Ali Essafi, visiblement très remonté.

Pour ce réalisateur, spécialiste du documentaire, cet évènement vient lui rappeler qu’il n’est qu’un citoyen de seconde zone.

Par Qods Chabaa
Le 07/06/2022 à 13h47