Les éleveurs eux-mêmes en sont surpris: les prix des volailles atteignent des niveaux inexpliqués depuis la fin de la période de l’Aïd Al-Adha, et ce ne sont certainement pas eux qui en profitent.
Dans son édition du vendredi 23 août, Al Ahdath Al Maghribia
remarque que les prix des volailles, notamment du poulet, connaissent une forte hausse. Par exemple, le poulet se vend actuellement à 17 dirhams le kilo en moyenne, et la hausse concerne quasiment toutes les régions du royaume. Pourtant, les professionnels sondés affirment que le prix de vente que récoltent les éleveurs continue à s’établir en dessous de la barre des 10 dirhams, soit 9,5 dirhams en moyenne. De même, cette période post-Aïd, où la plupart des commerces sont fermés, n’est pas propice à la hausse de la demande qui leur est adressée et, de facto, à un renchérissement des prix.
Donnant la parole à l'un des représentants professionnels de la filière, le journal explique ainsi que cette hausse des prix est complétement injustifiée, surtout que les ventes des éleveurs connaissent un ralentissement après l’Aïd, vu que les principaux commerces font de cette période celle de leurs vacances annuelles. Pour les sources du journal, plusieurs éleveurs se retrouvent même contraints de vendre leurs volailles à perte en cette période, le coût de revient d’un poulet se montant en moyenne à plus de 11 dirhams le kilo alors qu'il est vendu à moins de 10 dirhams le kilo. Dans ce contexte, le consommateur est censé profiter d’une baisse des prix, mais, en réalité, il n’en est rien.
Alors, l’explication qui reste pour comprendre la situation actuelle que connaît cette filière, est que le marché souffre de dysfonctionnements permettant aux intermédiaires de dégager des marges très élevées, en plus bien entendu des commerces qui profitent de leur ouverture, alors que leurs concurrents sont fermés, pour gonfler leurs prix et vendre plus cher le poulet au consommateur. Cette situation, explique le journal, pousse les professionnels de l’élevage à réclamer plus de contrôles des autorités et des initiatives permettant de sauvegarder les intérêts des éleveurs pour éviter qu’ils ne se retrouvent à vendre à perte, alors que d’autres parties prenantes de la filière se frottent les mains.