L'Arabie saoudite avait suspendu "temporairement" début mars la Omra, pèlerinage qui attire chaque année des millions de pèlerins en Arabie saoudite et peut être entrepris tout au long de l'année. Il s'agissait d'une mesure inédite destinée à prévenir la propagation de la maladie Covid-19.
Dans une première étape, "6.000 citoyens (saoudiens) et résidents (étrangers) du royaume seront autorisés chaque jour à faire la Omra, à partir du 4 octobre", indique le ministère dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle saoudienne SPA.
Les fidèles venant de l'étranger seront, eux, autorisés à partir du 1er novembre, quand le nombre de pèlerins admis s'élèvera à 20.000 par jour, ajoute le ministère. La décision de reprendre l'Omra a été prise pour répondre aux voeux "des musulmans du pays et de l'étranger" de pouvoir se rendre dans leurs lieux saints, selon la même source.
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La mesure concerne les villes de La Mecque et de Médine, les deux premiers lieux saints de l'islam. Les autorités avaient également décidé de revoir à la baisse le hajj, le grand pèlerinage de La Mecque, qui a eu lieu cette année entre fin juillet et début août.
Seuls une dizaine de milliers de fidèles résidant en Arabie saoudite ont pu l'effectuer, contre quelque 2,5 millions de participants venus du monde entier en 2019. La décision des autorités saoudiennes risque de priver l'Arabie saoudite d'importants revenus, alors que Ryad espérait pouvoir accueillir tous les ans 30 millions de pèlerins d'ici à 2030.
Les pèlerinages coûtent généralement des milliers de dollars aux fidèles qui économisent souvent pendant des années et doivent s'inscrire sur de longues listes d'attente pour avoir une chance d'y participer. Les autorités sanitaires ont déclaré qu'aucun cas de coronavirus n'avait été signalé sur les lieux saints pendant le hajj, l'un des cinq piliers de l'islam.
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Les pèlerins ont fait le tour de la Kaaba -- une structure cubique à l'intérieur de la Grande Mosquée de La Mecque vers laquelle prient les musulmans du monde entier -- le long de chemins préservant la distance physique. Ils étaient également soumis à des contrôles de température réguliers et tenus de se mettre en quarantaine obligatoire après le rituel.
Le roi Salmane, qui dirige le royaume à 84 ans, a déclaré que la tenue du hajj en pleine pandémie nécessitait "un double effort" de la part des autorités saoudiennes.
Les pèlerinages du hajj et de la Omra représentent un défi logistique énorme, avec des foules colossales s'entassant dans des lieux saints relativement petits, les rendant vulnérables à la contagion. Le royaume a cherché à contenir un pic d'infections sur son territoire, avec désormais plus de 330.000 cas - le plus élevé du Golfe - et plus de 4.500 décès. Mais plus de 312.000 personnes infectées sont déclarées guéries à la date de ce mardi.
Le tourisme religieux, qui représente 12 milliards de dollars (10,2 milliards d'euros) chaque année, selon les chiffres du gouvernement, est vital pour les finances saoudiennes dans un contexte de chute des cours du pétrole, dont le royaume est le premier exportateur au monde.
L'Arabie saoudite, qui dépensait naguère sans compter grâce aux revenus de l'or noir, est désormais contrainte à ce qu'une source proche du gouvernement qualifie de "resserrement budgétaire".