Vendredi 17 février, près de 450 migrants ont forcé la frontière de Sebta. Quatre jours plus tard, lundi 20 février, le même scénario se répète. Quelque trois cents migrants ont franchi la frontière entourant le préside occupé. Depuis la tentative de vendredi dernier, chacun y va de sa propre interprétation et beaucoup y voient une sorte de pression du Maroc sur l’Union européenne relative au dossier de l’Accord agricole.
Mais cette thèse n’est pas crédible, selon Hicham Rachdi, membre du groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des migrants (GADEM). «L’Etat marocain est grand. Il n’entre pas dans ce genre de considérations et ces petits calculs», confie ce militant associatif dans une déclaration à Le360, tout en précisant que ces derniers assauts seraient probablement tout simplement dû à une pression sécuritaire dans les environs.
«Ces migrants ont tenté le tout pour le tout en essayant de franchir la barrière. Ces derniers temps, il y a eu pas mal d’attaques pour chasser les migrants de leurs camps. C’est ce que nous essayerons de confirmer en dépêchant le plus tôt possible une équipe sur le terrain» précise notre source. «Il y a eu beaucoup de pression sur les squats en périphérie de Nador et de Sebta. Depuis janvier, il y a eu plusieurs opérations de ratissage».
Hicham Rachidi explique également que les chiffres diffusés en boucle par les médias sont de la pure spéculation, par moment, et sont le résultat de la politique de l’extrême droite espagnole. Selon lui, «c’est une manière pour les partis de l’extrême droite d’accuser le laxisme du gouvernement espagnol».
En 2014, on s'en rappelle, durant le lancement de la première opération de régularisation des migrants, le journal espagnol avait parlé de 40.000 migrants aux abords de Melilia.
La stratégie migratoire du Maroc prévoit un volet de gestion des flux migratoires dans le respect des droits des migrants. Pour quelle raison cette pression sécuritaire subsiste-t-elle toujours? «Le Maroc a mis en place une nouvelle stratégie avec un nouveau cadre juridique», précise Hicham Rachidi tout en saluant les efforts du ministère de l’Intérieur.