Blessée par balles le 15 janvier, alors qu'elle se trouvait près de la terrasse du café-restaurant Cappuccino, cible d'une attaque terroriste, Leïla Alaoui avait été transportée dans une clinique privée du Burkina. Suite à une longue opération de six heures qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, l’état de santé de la photographe est déclaré comme hors de danger. Seulement voilà, l'ambassade du Maroc à Ouagadougou annonce, le 18 janvier, le décès de l'artiste, victime d’un arrêt cardiaque.
Au Maroc, nombre d’artistes et d’intellectuels ont rendu hommage à la défunte. Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération a indiqué, dans un communiqué, que le roi Mohammed VI prendrait en charge le transfert de la dépouille de la victime au royaume. Dans le flux des émotions, des critiques ont été émises quant à l’attitude de Paris, notamment par la mère de Leila, Christine Alaoui qui n’a pas manqué d’exprimer sa colère face à la "non assistance" de la France dans ce drame, elle qui souhaitait le rapatriement de sa fille en France.
« Son évacuation était en cours d’organisation »Interrogé lors d'un point-presse sur l'aide apportée par la France à cette photographe, le porte-parole du ministère Romain Nadal a assuré que "malgré les soins qui lui ont été apportés, son état de santé s'est subitement aggravé alors que son évacuation médicale était en cours d'organisation". Et d’ajouter: "Les équipes médicales et psychologiques françaises accompagnent la famille dans ce drame". Le Quai d'Orsay a quant à lui demandé un rapport à l'inspection générale du ministère français des Affaires étrangères sur les circonstances du décès de l'artiste.
Pour sa part, l’Elysée a indiqué, ce mardi, que le président François Hollande avait "appris" le décès de Leïla Alaoui et qu'"il s'incline devant sa mémoire et présente ses condoléances à sa famille". La disparition de l'artiste a également "bouleversé" la ministre de la Culture française, Fleur Pèlerin, qui a qualifié l'artiste-photographe de "jeune et talentueuse photographe franco-marocaine", lors d’un tweet posté hier.
Pour rappel, un sit-in en solidarité aux victimes de l'attentat perpétré vendredi à Ouagadougou, sera organisé le 20 janvier à 18h, devant l'ambassade du Burkina Faso à Rabat. A Paris, le gouvernement français et les députés ont observé, ce mardi, une minute de silence en hommage à toutes les victimes de l'attaque qui a fait au total 30 morts et plusieurs blessés.
