Une information judiciaire a été ouverte dans l’affaire de la publication, sur les réseaux sociaux, des épreuves du concours des commissaires judiciaires qui s’est déroulé dimanche dernier. Les sujets de ce concours ont été publiés quelques heures avant que les candidats n’accèdent aux centres des examens. Mais le ministère de la Justice a essayé de démentir cette information en affirmant que les investigations ont montré qu’il s’agissait d’une triche et non pas d’une fuite. Et ce département de préciser que 45 minutes après le début du concours, un candidat du centre de Marrakech a publié, sur la page d’un réseau social, le contenu du concours. La même opération, ajoute la même source, s’est produite dans l’après-midi puisque le deuxième sujet a été posté sur Facebook, quelques dizaines de minutes après le début du concours. Le département de la Justice précise, toutefois, qu’il ne s’agit pas d’une fuite des questions posées dans cet examen mais bel et bien d’une triche commise par le biais d’un smartphone.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 6 mars, qu’après l’identification de la personne qui a posté ce message sur Facebook, une information judiciaire a été ouverte à son encontre. Selon les sources du journal, le mis en cause, fonctionnaire à Marrakech, a été convoqué mardi au ministère de la Justice pour vérifier s’il était impliqué ou non dans cette affaire. D’autant que les épreuves du concours ont été publiées sur les réseaux sociaux quelques minutes seulement après leur réception par les superviseurs. Le ministère a indiqué que le contenu du sujet avait été capturé malgré les instructions qui interdisent toute reproduction. Les superviseurs, enchaîne la même source, n’avaient même pas le droit d’écrire le sujet sur le tableau et devaient se contenter de le dicter aux candidats.
Mais des sources proches des greffiers estiment que le ministère de la Justice essaye de couvrir les vrais instigateurs de cette fuite. Car l’heure indiquée sur les pages Facebook où a été publié le sujet d’examen est antérieure à celle du début du concours, contrairement à ce qu’affirme le ministère. Les mêmes sources affirment que l’enquête judiciaire doit concerner l’auteur de la fuite et non pas le «fonctionnaire» qui a posté l’épreuve sur Facebook après le début du concours. Certains observateurs n’excluent pas le déclenchement d’un litige entre le ministère et les greffiers, s’il s’avère que la personne citée dans le communiqué de ce département est un greffier.
Il faut rappeler que le ministère de la Justice a organisé, depuis le 10 février, six concours dans diverses spécialités avec la participation de 64.000 candidats répartis sur 80 centres. Selon le même département, les épreuves ont été élaborées dans le secret total sous la supervision du directeur des ressources humaines en personne. Les enveloppes contenant les sujets de concours ont été mises sous scellés et n’ont été ouvertes qu’au début du concours, avec la présence d’un candidat dans chaque salle.