Un spectacle inédit. Et un tournant dans les politiques publiques dans le domaine de l’eau. L’arrivée des premiers mètres cubes transférés depuis le barrage de Garde sur le fleuve Sebou jusqu’à Bouregreg n’a pas manqué d’attirer les curieux, venus rejoindre les officiels qui assistaient à la concrétisation de ce défi. Le quotidien Assabah était également sur place, et dans son numéro du week-end des 2 et 3 septembre, il restitue ces premiers moments magiques.
Les images parlent d’elles-mêmes. Elles racontent surtout comment, grâce à la détermination et au sérieux, des chantiers aussi colossaux peuvent être menés jusqu’au bout. Il y a une dizaine de mois, écrit le quotidien, le gouvernement annonçait qu’un accord avait été conclu avec plusieurs sociétés pour acheminer les eaux excédentaires depuis le bassin de Sebou, au nord de Kénitra, jusqu’à celui de Bouregreg, près de Rabat. L’objectif était de répondre aux besoins d’une population totale de près de 12 millions d’habitants.
Aujourd’hui, ce chantier, qui n’est que la première phase d’un plus grand projet, vient d’être achevé. Progressivement, et à mesure que tous les équipements sont mis en place, c’est-à-dire dans quelques semaines, le débit de l’eau qui arrive à Bouregreg atteindra un million de mètres cubes par jour. C’est-à-dire entre 360 et 400 millions de mètres cubes par an. Pour avoir une idée plus précise, un million de mètres cubes équivaut à deux fois la consommation quotidienne de Casablanca ou quatre fois les besoins journaliers en eau potable de Rabat.
Avant, tient à préciser le quotidien, ces millions de mètres cubes se perdaient dans l’océan. Aujourd’hui, ils vont alimenter en eau potable les villes de Rabat, Casablanca et même, indirectement, la ville de Marrakech. Le projet, souligne Assabah, a pu être réalisé en un temps record, entre huit et dix mois. Plusieurs ministères y ont contribué: Équipement, Agriculture, Intérieur et bien sûr Finances. Il a été réalisé par des entreprises marocaines.
A Sidi Chafi, non loin de Salé, des centaines de personnes se sont déplacées pour immortaliser l’évènement par des selfies et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Cette eau parcourt exactement 67 kilomètres pour arriver à leur niveau, et ce n’est qu’un début, insiste le quotidien.
En effet, précise Assabah, il s’agit de la tranche urgente d’un projet bien plus vaste qui consiste en la connexion des bassins de Loukkos et de Sebou à ceux de Bouregreg, de l’Oum Rbia et du Tensift, avec le transfert de l’excédent de l’eau des premiers vers les seconds. Ce spectacle n’est que le début d’un chantier initié en 2011, mais que les deux précédents gouvernements n’ont sans doute pas considéré comme prioritaire.
Depuis le 24 août, l’eau a commencé à se déverser dans le Bouregreg avec un débit de départ de trois mètres cubes par seconde. Une enveloppe de près de 6 milliards de dirhams lui a été consacré.