Des milliers de professionnels de la contrebande ont repris, cette semaine, leur activité à pied à travers le poste-frontière de la ville occupée de Sebta, après une suspension qui a duré un mois et demi. En revanche, les échanges «transfrontaliers» demeurent interdits pour les véhicules sur décision des autorités du préside occupé. Au cours de cette première semaine, le nombre de personnes qui ont transité par ce point de passage a connu une forte augmentation. On a enregistré une entrée moyenne par jour de 3.000 femmes et autant d’hommes, alors qu’on comptait le passage de seulement 2.000 personnes pendant les périodes d’activité normale.
Les autorités espagnoles avaient, dans un premier temps, annoncé que la fermeture du passage Tarajal II durerait jusqu’au début de l’année prochaine. Une fermeture justifiée par les travaux de réaménagement du poste-frontière et des routes avoisinantes. Mais, après consultations entre les autorités espagnoles et marocaines, il a été convenu de laisser passer les piétons, tout en interdisant le passage aux «voitures-pateras » spécialisées dans la contrebande.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 6 septembre, que le point de passage de Bab Sebta occupé connaît, du côté espagnol, de grands travaux de réaménagement. L’objectif de cette restructuration, qui s’étalera sur plusieurs mois, étant de réaliser une «frontière intelligente» financée en grande partie par l’Union européenne. C’est ce qui a poussé les autorités de la ville occupée à restreindre le nombre des porteurs et plus particulièrement les véhicules, dont le nombre avoisine 1.000 par jour. Une affluence qui entrave la poursuite de ces travaux et contribue à l’engorgement de la circulation au niveau du poste-frontière. Les autorités marocaines et espagnoles essaient de restreindre ces activités en décrétant des périodes de «repos obligatoire», comme ce fut le cas cet été et pendant les fêtes de fin d’année.
Cette coordination entre les responsables des deux parties permet d’éviter les contestations et les rassemblements qui profitent aux mafias de la contrebande. L’Espagne vise à réorganiser le poste-frontière du préside occupé en tant que «frontières européennes». Ce point de passage sera ainsi équipé d’appareils ultra-modernes pour rationaliser les entrées et les sorties à travers un système d’empreintes digitales et de reconnaissance faciale. L’objectif étant de détecter les immigrés illégaux et les personnes recherchées, et de différencier les professionnels de la contrebande des voyageurs ordinaires.