Un enregistrement audio diffusé, par un professeur, sur les réseaux sociaux, jette des doutes sur les bénéficiaires des examens spécifiques réservés aux candidats souffrant de handicap, notamment de dyslexie. Une accusation qui a provoqué l’ire des parents d’élèves à besoins spécifiques qui ont longtemps milité pour que leurs enfants profitent de ce système d’évaluation et d’examen sur la base de l’égalité de chance. Le professeur en question, une femme, prétend que certains candidats qui ont profité de cet aménagement seraient des privilégiés ne souffrant d’aucun handicap physique ou mental. Le ministère de l’Education nationale a rapidement réagi pour démentir les accusations attribuées à ce professeur chargé de la surveillance des examens du baccalaureat de cette année.
Dans un communiqué, publié dimanche, l’Académie de Rabat indique que l’aménagement des examens au profit des candidats et des candidates en situation de handicap entre dans le cadre de l’application des dispositions de la constitution de 2011. Lesquelles dispositions garantissent les droits des personnes souffrant de handicap, dont celui de l’enseignement inclusif dans tous les établissements. Un système qui consacre une école d’équité, de qualité et de l’égalité des chances. Ledit professeur d’un centre de Rabat prétend que tous les élèves d’une école privée ont bénéficié de l’aménagement de l’examen de baccalauréat alors qu’ils ne souffrent d’aucun handicap. Il faut préciser que les élèves souffrant de dyslexie ou d’autres handicaps passent des examens spécifiques stipulés par la note ministérielle n°88/18 du département de l’Education nationale.Un système basé sur les cadres de référence du type vrai ou faux, du questionnaire à choix multiple et des questions à courte réponse. Ces élèves bénéficient en outre d’un prolongement d’un tiers du temps de l’examen et d’un accompagnement par un assistant dont le niveau d’études est généralement inférieur à celui du candidat.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 18 juin, que l’Académie souligne que la décision d’aménagement des examens se fait après l’étude des dossiers des élèves concernés. Ce sont des commissions médicales spécialisées relevant du ministère de la santé qui valident ces dossiers. Encore faut-il rappeler que cet aménagement ne sera définitif qu’après sa validation par les commissions provinciales. Le communiqué de l’Académie indique que seuls quatre candidats en situation de handicap ont passé l’examen dans l’école citée dans l’enregistrement audio. Et d'ajouter que les services de la direction provinciale de la préfecture de Rabat disposent de leurs dossiers médicaux depuis qu’ils ont intégré l’école primaire. Face à ces accusations infondées, l’Académie régionale a indiqué qu’elle entamerait des procédures de poursuites judiciaires contre toute personne publiant des informations mensongères pouvant entraver le bon déroulement des examens.