La Direction provinciale du ministère de l’Education nationale, à Meknès, a choisi de mettre un terme au tollé suscité par l’affaire du baiser. Elle a ainsi décidé d'annuler les décisions d’expulsion et de transfert des deux lycéens surpris par une enseignante, alors qu'ils échangeaient un baiser dans une salle de classe du lycée Mohammed V de Ouislane, rapportent Al Akhbar et Al Ahdath dans leurs éditions de ce jeudi 2 novembre.
Al AKhbar affirme que la directrice à la tête de la Direction provinciale du ministère de l’Education à Meknès, Soumia Ben Abbou, a donc revu la décision du Conseil de discipline à l’encontre de l’adolescente, inscrite en deuxième année du Bac. L’invalidation de la décision d’expulsion a été décidée sur la base du rapport de la commission provinciale dépêchée au lycée pour s'enquérir des raisons ayant motivé cette sanction. Ladite commission a souligné que la décision du conseil n’était pas compatible avec les dispositions de la circulaire 867/14 relative aux décisions disciplinaires décidées en marge des Conseils de classes, laquelle circulaire privilégie les travaux d’intérêt général. Ainsi, une fois réhabilités, les deux élèves devront effectuer des travaux d’entretien, de jardinage, aider à préparer les repas à l’internat ou à la cantine, ou encore réaliser des travaux à la bibliothèque de l’école.
Al Ahdath, pour sa part, revient sur la vague d’indignation et de colère qu’a déclenchée l’expulsion de la jeune fille chez les utilisateurs des réseaux sociaux qui ont jugé anti-pédagogique la décision du Conseil de discipline, qui n'a pas hésité à déscolariser une élève. La décision a de même été critiquée pour son incompatibilité avec le rôle que devrait jouer l’école en matière de suivi et de prise en considération des spécificités psychologiques d'adolescents de moins de 16 ans.
Le quotidien ajoute que la décision d’expulsion a également été condamnée sur plusieurs pages Facebook de solidarité avec la jeune lycéenne. Les internautes ont exprimé, via ces pages, leur étonnement et leur inquiétude face à l’inégalité des sanctions. Le garçon a seulement été contraint de s’inscrire dans un autre lycée, alors que sa camarade, accusée de l'avoir harcelé, a été définitivement expulsée.