Faut-il castrer les violeurs ? "Oui, si la castration est un moyen d’empêcher ces criminels de sévir, le sujet doit être sérieusement discuté". Telle est la réponse sans équivoque de la ministre de la Solidarité, de la famille et de la femme, Bassima Hakkaoui. Dans une déclaration faite au quotidien arabophone Al Khabar, daté du samedi 14 décembre et en marge de la clôture de la campagne nationale pour la lutte contre les violences faites aux femmes, la ministre estime que "les violeurs récidivistes doivent subir cette sanction". La ministre PJDiste affirme être prête à "débattre d’une proposition faite par certaines ONG concernant la castration des violeurs".
Un énième pédophile
Une déclaration brûlante de Bassima Hakkaoui pour un sujet tout aussi brûlant. Et qui nous renvoie au scandale du pédophile anglais, Robert Bill, dont la presse du week-end nous rapporte les derniers rebondissements. Accusé notamment de " viol et séquestration de mineurs" par le tribunal de Tétouan, ce dernier attend le verdict de la justice marocaine. Dans son édition du week-end, le quotidien arabophone Annass consacre un dossier à ce pédophile anglais dont l’arrestation avait secoué l'opinion publique, deux mois après l’affaire Daniel Galvan.
Le journal revient sur l’histoire de Robert Bill, interpellé le 18 juin dernier dans une station d'essence à Tétouan. Ce sont des voisins qui avaient des doutes sur ses agissements, explique Annass, qui ont alerté la police après avoir entendu les cris de la fillette de 6 ans qu'il avait enlevée. Bill n’en était pas à son premier coup d’essai. Alors qu'il donnait a priori l'impression d'une personne sans histoire, l’homme avait pour habitude d’enlever de jeunes garçons et des mineures qu’il attirait dans sa voiture par la force ou la ruse", raconte Annass. Le journal avance que le présumé pédophile avait en sa possession plusieurs clichés de mineurs qu'il gardait dans son appareil photo. Lors de son interrogatoire, ajoute le support, "Robert Bill a reconnu les faits, précisant qu'il n'avait pas l'intention d'exploiter ces photos de quelque manière que ce soit, ni de les diffuser sur Internet". Face à la montée des affaires de pédophilie et de viol, la société civile ne lésine pas sur les moyens pour mettre la pression sur le gouvernement afin de sévir. Le fait que Bassima Hakkaoui évoque la castration comme châtiment constituerait-il pour la ministre PJDiste un moyen de se racheter une conduite auprès de certaines ONG ?