La coordination syndicale dans le secteur de la santé (FDT, UMT, CDT et SIMSP) a dénoncé la situation catastrophique de l’hôpital psychiatrique Ar-Razi de Berrechid qui a été transformé en un centre pénitentiaire accueillant des dizaines de malades mentaux poursuivis par la justice.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 9 janvier, que le jeudi 29 décembre a connu le premier transfert vers l’hôpital de Berrechid de malades mentaux poursuivis pour différents délits et crimes. Une situation que la Coordination a jugée injustifiée, «car il est insensé que les différents tribunaux du Royaume aient décidé de transférer cette catégorie de prisonniers vers un centre hospitalier qui souffre déjà d’encombrement et d’insécurité, notamment dans le pavillon réservé aux détenus».
Cette situation a poussé la coordination syndicale à adresser une correspondance aux autorités compétentes, l'accusant d’inonder l’hôpital de malades poursuivis par la justice sans se donner la peine d’aviser les responsables, les médecins et les infirmiers. En effet, les cadres de cet hôpital ont été surpris par l’arrivée de plusieurs véhicules transportant des malades mentaux, menottés, et sous la garde de plusieurs éléments de la gendarmerie royale.
Le quotidien souligne que l’arrivée surprise de ces malades a perturbé le fonctionnement des services de l’hôpital, notamment celui de la restauration qui n’avait pas été prévenu pour leur préparer des repas. De ce fait, ces patients n’ont pas été nourris pendant plusieurs heures, sans oublier le manque de médicaments qui ont été prescrits par le médecin de permanence dans le service de santé.
La coordination syndicale a demandé aux autorités compétentes de cesser, immédiatement, les opérations de transfert des malades des prisons vers l’hôpital psychiatrique de Berrechid. Il faut de prime abord, ajoute-t-elle, «créer un service spécialisé avec des critères appropriés répondant aux conditions de sécurité pour accueillir les malades poursuivis judiciairement. Il faut, en outre, veiller à les éloigner des malades âgés, car toute proximité avec ces détenus mettrait leur vie en danger».