Des bouteilles de gaz de butane ou des bombes à retardement? C’est la question qu’a soulevée le quotidien Al Ahdate Al Maghribia dans son édition de ce week-end des 18 et 19 février, après des dégâts provoqués par des bonbonnes de gaz de butane périmées ou mal utilisées.
En se basant sur des études réalisées par des associations de protection des consommateurs et certains professionnels du secteur, le quotidien souligne que plus de trente millions de bouteilles de gaz circulent au Maroc, dont vingt millions du type de trois kilogrammes et dix millions de douze kilogrammes.
Et de préciser que la durée de vie de ces bouteilles est de vingt ans, selon les conditions de stockage et de distribution.
S’agissant des accidents et des explosions liés à une mauvaise utilisation de ces bouteilles, les sources du journal affirment que les bonbonnes de trois kilogrammes arrivent en tête avec 90% des dégâts.
Les causes des drames s’articulent généralement autour du non-respect des mesures de sécurité, des pratiques d’utilisation dangereuses et de la mise en circulation des bouteilles périmées, dont le nombre est estimé à 70% du stock.
Face à l’ampleur des dégâts corporels et matériels provoqués ces dernières années par ces bonbonnes de gaz, des associations de protection et de sensibilisation des consommateurs sont montées au créneau pour tirer la sonnette d’alarme.
Même si la responsabilité incombe également à l’utilisateur, ces associations pointent du doigt le non respect des lois en vigueur, surtout les mesures de sécurité requises et le contrôle des circuits de distribution, du transport et du stockage.
Chose qui a poussé le ministère de l’Intérieur et celui de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement à réagir via un communiqué conjoint dans lequel ils mettent en garde «les dépositaires, transporteurs, vendeurs et utilisateurs des bouteilles de gaz butane, à des fins domestiques ou professionnelles, contre la gravité et le danger que constituent certaines pratiques».
Et pour faire face à ces pratiques, il a été décidé «d’engager des campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale et de renforcer le contrôle à travers des Commissions provinciales et locales mixtes associant tous les services concernés, afin de relever les pratiques et utilisations dangereuses des bouteilles de gaz butane et de prendre les mesures réglementaires qui s’imposent à l’encontre de leurs auteurs».
