Les autorités marocaines ont réduit de 1.345 hectares les terres de culture du cannabis pour la seule année 2015. C’est ce que rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui cite un rapport international dans son édition du week-end des 4 et 5 mars.
Ainsi, et selon Jalal Taoufiq, membre de la Commission des stupéfiants relevant de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), basée à Genève, le Maroc se trouve pénalisé. Sa situation géographique, aux portes de l’Europe, en fait un passage privilégié des routes de trafic de drogue en tout genre. Il s’agit aussi bien de la cocaïne et de l’héroïne en provenance d’Amérique Latine que l’opium produit en Afghanistan et qui transite par les pays du Moyen-Orient pour arriver aux frontières marocaines, sans parler du cannabis produit localement.
De même, estime ce responsable cité par le journal, les frontières marocaines voient également transiter, en plus de ces drogues naturelles, des psychotropes et des stupéfiants synthétiques. En ce sens, estime cet expert, le défi à venir est justement de faire face à ces drogues synthétiques qui ont envahi de nombreux pays ces dernières années.
D’un côté, il est difficile de faire face à la prolifération des laboratoires qui les produisent et de l'autre, il est difficile d’en traiter médicalement les effets, en raison de la méconnaissance de leur composition.
Le responsable de la Commission onusienne des stupéfiants affirme qu’en l’absence de données officielles, il est impossible d’affirmer avec certitude la présence de tels laboratoires sur le sol national. Cependant, estime-t-il, on ne peut pas non plus en nier complètement l’existence. Et même s’il en existait, ils seraient encore rudimentaires et bien en deçà de ce qui existe dans les pays occidentaux.
Cela étant, toujours en citant le rapport de cette Commission, présenté pour la deuxième fois simultanément à Rabat et dans d’autres villes mondiales le 2 mars, le journal affirme que les saisies de cannabis ont augmenté ces dernières années. Cette drogue, affirme le rapport, est de loin la plus consommée en Afrique. Le taux de sa consommation y est de 7,6%, alors que le taux moyen mondial est de 3,8%. Quant à l’héroïne, elle est plus consommée au niveau de l’Afrique de l’Est.
Pour revenir aux chiffres, le journal fait état d’une baisse des saisies de la résine de cannabis entre 2012 et 2014, au Maroc, pour reprendre l’année suivante qui a connu la saisie de 235 tonnes de cette drogue. En Algérie voisine, les saisies de la résine du cannabis ont également diminué