Cela a tout l’air d’un quiproquo. Un conteneur avec ses 25 tonnes de marchandises, du calamar surgelé, débarque dans le port de Tanger, passe le contrôle douanier sans problème, poursuit paisiblement son chemin vers Casablanca, lieu de livraison de la cargaison qu’il contenait. Jusque-là, rien de suspect.
Ce n’est qu’après avoir atteint sa destination, jeudi, que le pot aux roses a été découvert, une fois la cargaison répartie et livrée dans des unités industrielles à Casablanca. C’est justement dans l’une de ces unités de conditionnement et de distribution de poisson congelé, située dans le quartier Attacharouk, qu’un employé affairé à découper les morceaux de poisson a trouvé à l’intérieur une poudre blanche. D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 21 et 22 octobre, l’ouvrier a alerté le gérant de l’usine qui, à son tour, a alerté les autorités. Les services de la police judiciaire se sont immédiatement déplacés sur les lieux et après vérification, il s’est avéré que cette poudre blanche était de la cocaïne. La machine était lancée, la brigade de la police judiciaire relevant de la préfecture de police de Casablanca est arrivée sur les lieux.
La drogue, en provenance du Pérou, était soigneusement cachée dans les dés de calamar. L’importateur est propriétaire d’une usine dans le quartier Attacharouk et de deux autres unités, près du Boulevard d’Anoual et à Aïn Chock. Il a gardé une grande quantité de marchandise dans son usine principale et a réparti le reste dans les autres unités.
Les services de la police judiciaire ont pu remonter la chaîne et mis la main sur la totalité des 25 tonnes de poulpe dans lesquelles étaient soigneusement cachés une tonne et 37 kilogrammes de cocaïne. Le conteneur, qui a quitté le port de Tanger mercredi, n’avait pas été contrôlé.
Dans le PV de la police, on peut lire qu’une grande quantité de poisson surgelé est importée via l’Espagne à partir de pays d’Amérique latine. Les opérations de recherche entamées concomitamment dans plusieurs locaux et entrepôts basés à Casablanca et régions ont permis de saisir 1,37 tonne de cocaïne. L’enquête menée par les services de la police judiciaire de Casablanca en coordination avec les canaux de coopération sécuritaire internationale se poursuit actuellement en vue de déterminer l’origine de cette cargaison ainsi que les voies de son infiltration sur le territoire national.