Les forces de l’ordre ont surpris deux auxiliaires d’autorité dans un café de Médiouna, à Casablanca, où le propriétaire et ses employés servaient des clients pendant le couvre-feu. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 27 avril, que les deux agents, qui ont commencé par se présenter, ont tenté d’amadouer les policiers pour qu’ils renoncent à les sanctionner et à sanctionner le propriétaire du café et les clients. Mais les officiers de police leur ont fait savoir que leur fonction exigeait d’eux qu’ils soient plus respectueux de l’état d’urgence, surtout lorsqu’ils ne sont pas en service.
Or, les deux auxiliaires d’autorité n’ont pas apprécié les injonctions des agents de police qui, las de leur expliquer qu’ils avaient violé la loi, ont décidé de les arrêter en compagnie de toutes les personnes qui se trouvaient dans le café. Les contrevenants ont été déférés, dès le lendemain, devant le parquet général qui a décidé de les poursuivre en état de liberté sachant qu’ils sont passibles, automatiquement, d’une amende de 300 dirhams.
Le quotidien Assabah rapporte que les forces de l’ordre ont intensifié leurs rondes, ces derniers jours, après avoir constaté que certains propriétaires ouvraient leurs cafés après l’entrée en vigueur du couvre-feu. Les cafetiers feignent de respecter l’état d’urgence en fermant la porte principale de leur établissement, tout en servant leurs clients à travers la porte de derrière ou les fenêtres. C’est ainsi qu’une patrouille de police a surpris, jeudi dernier, le propriétaire d’un café d’El Oulfa servant des clients qui formaient un attroupement devant la porte de derrière.
Tous les employés qui s’y trouvaient ont été arrêtés et déférés, le lendemain, devant le parquet général. Il faut rappeler que les cafetiers ont subi de grosses pertes, depuis mars 2020, suite aux mesures restrictives prises à cause de la pandémie. Ils comptaient compenser une partie de leurs pertes pendant le mois de ramadan, mais la décision du gouvernement d’instaurer un couvre-feu nocturne dès 8 heures du soir a brisé tous leurs espoirs. C’est ce qui a poussé certains d’entre eux à essayer de limiter les dégâts financiers, quitte à violer l’état d’urgence sanitaire.