Le juge de la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca a décidé, lundi 7 août, de reporter au 28 du mois courant le procès de viol de mineure suivi de grossesse. Le journal Assabah, qui relate cette affaire dans son édition de ce jeudi 10 août, rapporte que l'audience du lundi a connu un rebondissement recombolesque lorsque, à l'ouverture du procès, la jeune fille violée a réfuté l'avocat mandaté pour la défendre en tant que partie civile.
"Dès que le juge a annoncé que le dossier était prêt pour discussion, la jeune fille s'est mise à crier en affirmant n'avoir pas d'avocat et ne pas en vouloir. Le juge a alors attiré son attention sur le fait que c'est son père qui a porté plainte et mandaté un avocat pour défendre ses intérêts. Mais elle n'a rien voulu entendre, indique le quotidien arabophone.
Face à cette situation, le juge a décidé de reporter le procès. S'en est suivi un débat juridique. L'avocat a affirmé qu'il avait le droit de défendre la victime étant donné que, au moment du dépôt de la plainte par son père, elle était encore mineure. Et partant, affirme l'avocat, il est en droit de défendre la partie civile. Aussi, a-t-il encore avancé, les crimes sont jugés sur la base de la date où ils ont été commis.
Le représentant du ministère public a appuyé les arguments de l'avocat. "Mais une fois encore, la jeune fille est devenue hystérique. Elle a commencé à crier pour demander la libération immédiate de son violeur, arguant qu'il était innocent, qu'il l'aimait comme elle l'aimait. Elle est allée jusqu'à s'en prendre à son père qui, selon elle, n'a pas le droit de prendre de décision à sa place", ajoute Assabah.
L'affaire a éclaté lorsque le père de la jeune fille, alors mineure, avait découvert qu'elle était enceinte de six mois d'un jeune homme plus âgé qu'elle. C'est ainsi qu'il a porté plainte contre ce jeune qui a été poursuivi en état d'arrestation. Il est toujours incarcéré à la prison d'Oukacha. En attendant la prochaine audience du procès, qui risque d'être houleuse.