Les magistrats de la Cour des comptes s’invitent dans les sociétés de développement local (SDL) de Casablanca pour auditer leurs finances. Les directions de ces dernières viennent en effet de recevoir un avis de contrôle qui leur a été adressé par la Cour, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 3 et 4 mars. Les premières visites des contrôleurs de la Cour sont programmées dans les jours à venir.
C’est la première fois en dix d’existence que les SDL sont auditées. La première société, Casablanca Aménagement, société anonyme (S.A) de droit privé à capitaux publics, avait été créée par décret en octobre 2008. Les autres ont suivi. Les trois dernières, sur un total de sept, Casa Patrimoine, Casa Events et animation et Casa Prestation, ont été lancées en avril 2015.
Depuis leur création, note le journal, ces sociétés n'ont cessé de susciter des polémiques, particulièrement parmi les membres du conseil de la ville. On leur reproche, entre autres, d’empiéter sur les prérogatives de la commune.
Plus récemment, écrit le journal, ce sont plutôt les indemnités et autres avantages dont bénéficient leurs directeurs qui ont été pointés du doigt. Ces derniers avaient également parlé d’écarts en matière de gestion des ressources humaines.
Ce n’est pas tout, ajoute Assabah, les conseillers de la ville ne voient pas non plus d’un bon œil que les directeurs de ces structures sèchent les réunions du conseil. D’autant que, selon les mêmes sources, ils n’ont jamais présenté de rapports d’activités devant le conseil de la ville, alors qu’ils en ont l’obligation, en vertu de la loi organique 113.14 relative aux communes.
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La commune ne dispose non plus d’aucun PV de réunion des conseils d’administration des SDL, alors qu’ils sont tenus d’en fournir après chacune d’entre elles dans un délai de 15 jours, comme le stipule l’article 131 de la loi organique des communes. Les représentants du conseil de la ville dans les conseils d’administration des SDL sont eux aussi tenus de présenter des rapports périodiques d’activités de ces sociétés pour tenir le conseil informé de leurs actions et de leurs décisions. A en croire le quotidien, cela ne se fait pas non plus.
En outre, Assabah fait également mention de soupçons de dilapidation des deniers publics, avançant le cas du logo de la ville, dont la réalisation aurait coûté 3 millions de dirhams, alors que celui de la région Casablanca-Settat n’aura coûté que 50.000 dirhams. Le journal mentionne également d’hypothétiques commissions sur les marchés publics lancés par les SDL. En tout cas, c’est aux magistrats de la Cour des comptes de tirer tout cela au clair et de vérifier le bien-fondé de ces accusations.