Casablanca: la fin de la gabegie dans la gestion des espaces verts

Brahim Taougar Le360

Revue de presseLa mairie de Casablanca vient d’annuler in extremis un marché relatif aux espaces verts, que beaucoup qualifiaient de rente destinée à une grande entreprise. Cette revue de presse est tirée d’un article d’Assabah.

Le 28/12/2023 à 23h03

C’est ce que beaucoup qualifiaient de «rente des espaces verts» à Casablanca, et elle vient d’être annulée in extrémis par la maire de la métropole. Nabila Rmili vient de décider d’annuler l’appel d’offre relatif à l’entretien des espaces verts à Casablanca, à quelques jours seulement de la date prévue pour l’ouverture des plis.

C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 29 décembre, expliquant que la maire a fait valoir un article du décret du 8 mars 2023 relatif à la passation des marchés publics. Ce dernier autorise, en effet, l’autorité compétente à annuler un marché à n’importe quelle étape de son processus de passation, tant que l’adjudicataire potentiel n’a pas été notifié de sa sélection. Pour le cas qui nous concerne, d’une enveloppe d’environ 69 millions de dirhams, la mairie évoque l’apparition de contraintes financières et techniques non prévues initialement, ce qui nécessite d’apporter au cahier des charges de ce projet des changements de fonds indépendants de la volonté de la ville.

Bien qu’aucun détail n’ait été donné concernant ces nouvelles contraintes, Assabah souligne toutefois que cette annulation intervient dans un contexte polémique. En cause: la décision de prévoir l’attribution de ce projet en un seul et unique lot. Ceci avait fortement mis en colère des patrons de petites ou de moyennes entreprises qui allaient se retrouver exclus de facto de ce marché. C’est d’ailleurs ce qui a suscité beaucoup d’interrogations, ajoute le quotidien, certains étant même allés jusqu’à accuser la ville de sa volonté de privilégier les grandes entreprises, ou encore d’en avantager une en particulier. Cette dernière serait même toute désignée, à en croire Assabah, puisque certains évoquent une société déjà active dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Rabat-Salé-Kénitra.

Est-ce cette polémique qui a poussé la mairie à faire marche arrière? Les défenseurs de cette hypothèse pourraient y voir comme preuve le maintien d’un autre marché relatif à l’aménagement de nouveaux espaces verts d’un montant de 32 millions de dirhams, et qui lui n’a pas été suspendu. La raison: c’est vraisemblablement le fait que son attribution n’a pas été prévue en lot unique. Les sources d’Assabah, qui épousent cette thèse, en sont en tout cas convaincues. Pire encore: si annulation il y a eu, c’est que les doutes exprimés précédemment étaient fondés.

Ceci confirmerait également, selon ces mêmes détracteurs, les nouvelles orientations que semble adopter la mairie de Casablanca, en resserrant l’étau autour des petites structures habituées à se disputer des lots dans les marchés relatifs aux espaces verts, et se contenter de privilégier les grandes structures. D’un point de vue pratique, cela se traduit par le lancement de marchés avec des cahiers des charges comme celui qui vient d’être annulé, avec notamment l’attribution en lot unique et le relèvement de la caution provisoire à des montants que ne peuvent assurer les petites structures.

Par Fayza Senhaji
Le 28/12/2023 à 23h03