Casablanca: les nostalgiques du café s'impatientent

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Revue de presseKiosque360. La fermeture des cafés porte fortement préjudice aux cafetiers et aux serveurs. Elle a, également, d’autres retombées d’ordre socioculturel sur les habitués inconditionnels de ces espaces, qui ont investi le virtuel en attendant de revenir au réel.

Le 15/04/2020 à 18h04

L’état d’urgence sanitaire et le confinement général, décrétés dans le pays dans le cadre des mesures prises par l’Etat pour combattre le nouveau coronavirus Covid-19, ont eu un impact direct, dès le premier jour de la crise, sur certains secteurs d’activité. C’est le cas, notamment, des cafés qui ont été fermés dès le 16 mars, à 18 heures, dans toutes les régions du royaume. Ce sont d’ailleurs les premiers indicateurs qui ont marqué l’état d’urgence sanitaire et le confinement général au Maroc, rappelle le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 16 avril. Dès le lendemain, fait remarquer le quotidien, le décor avait complètement changé sur les boulevards et les rues où pullulent, habituellement, les cafés.

En effet, ces espaces, qui constituaient des lieux de rencontre, d’échanges sociaux, d’affaires et de débats autour d’une tasse de café, ont fermé leurs portes. Ce qui a eu un impact direct sur les cafetiers et leurs salariés en termes des recettes et de revenus mais, aussi, des répercussions sur toute une population de clients et d’habitués inconditionnels qui s’est retrouvée privée d’un cadre socioculturel. Certains cafetiers et leurs clients n’ont d'ailleurs pu résister au désir de contourner les lois pour se retrouver clandestinement sur les lieux. Or, des rappels à l’ordre ont été faits dans ce sens par les autorités compétentes qui ont verbalisé les contrevenants avant de les déférer devant le paquet compétent, indiquent les sources du quotidien. Confinement oblige, les clients se sont rabattus sur les machines et capsules à café vendues dans les grandes surfaces. Une aubaine pour ce secteur qui a dopé ses ventes en cette période.

Confinés chez eux, les habituels des cafés ont investi les réseaux sociaux pour créer un cadre susceptible de maintenir le contact à travers des espaces virtuels. Dans ce sillage, le quotidien cite l’initiative «Café, vous êtes où», lancée par des jeunes le 1er avril. Ainsi, poursuit le quotidien, à partir de vingt-heures chaque soir, le débat est lancé autour des sujets d’actualité liés à la conjoncture, comme la question de l’enseignement à distance, le rôle de la société civile dans la lutte contre le coronavirus, l’impact de la crise sur l’économie et d’autres thématiques. L’initiative est suivie par des milliers d’internautes qui interagissent à travers le monde, a déclaré au quotidien l’auteur de l’idée. Et de préciser que l’une des émissions a notamment rassemblé une forte audience, soit celle formulée sous le slogan «Marocains du monde unissez-vous», qui permet de raconter son quotidien durant les jours de confinement.

La fermeture des cafés et des restaurants, souligne le quotidien, a eu de lourdes conséquences sur les professionnels et les dizaines de milliers de salariés qui se sont retrouvés sans revenus. Ce qui a poussé l’association nationale des patrons des cafés et des restaurants à monter au créneau pour demander des mesures spécifiques aptes à amortir le choc.

Par Mohamed Younsi
Le 15/04/2020 à 18h04