Au moment où Casablanca connaît une résurgence alarmante du Covid-19, l’Institut Pasteur souffre, depuis trois semaines, d’une rupture de stock des réactifs et des fournitures nécessaires au test. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 21 septembre, que le ministère de la Santé se réfugie dans un silence assourdissant, malgré les multiples relances des responsables de cet institut. Du coup, les tests de dépistage au PCR sont quasiment suspendus, avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur l’évolution de l’épidémie dans la ville la plus touchée du Royaume. Outre la pénurie des composants du test, les médecins de Casablanca manquent cruellement de gants et de masques professionnels, suite à la hausse du nombre de contaminations au Covid-19.
Il faut rappeler que la demande de ces produits d'analyse a fortement augmenté après que le ministère de tutelle a autorisé les laboratoires privés à effectuer les tests de dépistage au coronavirus. Cette rupture de stock contraste avec les propos du ministre Khalid Ait Taleb qui, tout en reconnaissant la gravité de la situation, a déclaré qu’elle n’impacterait pas les capacités du système de santé national. Lors d’une conférence de presse, le ministre a souligné que «la situation épidémiologique au Maroc était inquiétante mais n’avait pas atteint un niveau incontrôlable, ni de trop fortes pressions sur les capacités de notre système de santé». Le ministre a, d'ailleurs, laissé la porte ouverte à toutes les éventualités, y compris à celle du retour à un confinement pur et dur.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que les milieux professionnels ont même évoqué une rupture de stock des médicaments entrant dans le traitement du Covid-19. Face à cette mise en garde, le ministère de tutelle a tenté de rassurer les médecins, les pharmaciens, ainsi que les malades, en affirmant que le stock de réserve des médicaments était suffisant pour couvrir les besoins sur plusieurs mois. Les responsables du ministère ont toutefois modéré leur optimisme en précisant que les quantités de médicaments étaient suffisantes, à condition d’être utilisées de manière rationnelle.