Les affaires d'agressions impliquant un représentant de la loi font souvent les gros titres de la presse, en particulier lorsque l'agresseur est en uniforme. Mais il est rare que l'on parle des violences que ces gardiens de la paix subissent au quotidien. Cette fois-ci, et dans son édition du mardi 5 novembre, Assabah consacre un dossier aux agressions dont les policiers sont victimes, qu'ils soient en service ou en civil. Selon le journal, celles-ci sont même de plus en plus courantes. En cause notamment, "la montée en puissance des agressions et la propagation des drogues et autres substances hallucinogènes", estime le quotidien arabophone.
La loi du silence
Si, en théorie, la loi accorde aux agents de police, en cas d'agression, un certain nombre de "privilèges" et offre à la direction dont il dépend des solutions et des recours afin de poursuivre les agresseurs, en pratique, c'est tout autre chose. En effet, à en croire Assabah, il existe encore des pratiques qui incitent les policiers à garder le silence lorsqu'ils sont victimes de violences, au lieu de les encourager à faire appel à la justice. Un recours qui d'ailleurs ne semble pas vraiment être dissuasif puisque, rapporte le quotidien, nombre des affaires de violences contre un policier se terminent par une peine avec sursis ou une simple amende.
Un peu plus loin, Assabah tend le micro à des juristes qui apportent leur éclairage en matière de jurisprudence. Comment un policier doit-il réagit en cas d'agression ? Quand peut-il utiliser son arme ? Selon les intervenants, la réaction des policiers doit impérativement dépendre de ce que le législateur a imposé dans le texte juridique. Autant dire que les agents de la paix ont tout intérêt à bien potasser leur code avant de dégainer leur arme, même s'il s'agit de leur propre sécurité.
Il faut bien le reconnaître, le métier de policier n'est pas une sinécure. Ces hommes et ces femmes risquent tous les jours leur vie pour la sécurité des citoyens et le maintien de l'ordre dans nos rues. Force est de constater qu'en retour, leur situation sociale n'est pas des plus évidentes. Certes, les dérapages peuvent exister, mais cela ne justifie pas ce laxisme de la justice lorsqu'il s'agit de sanctionner les cas de violences à l'encontre représentant de la loi.