Ils donnent du fil à retordre aux services de renseignement. Eux, ce sont les Marocains de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ou les "ceintures explosives" comme la presse se plaît à les surnommer. Dans sa dernière livraison, l'hebdomadaire Al Aan, à paraître ce vendredi 27 juin, réserve son dossier central aux combattants marocains de l’EIIL. Le magazine donne des exemples de ceux qui ont fini par devenir des jihadistes menant une guerre "sainte" à des milliers de kilomètres de chez eux. "Il n’y a pas de chemin facile pour un combattant pour arriver en Syrie et rejoindre l’EIIL. Mais nous imaginons que l’étape la plus aisée est celle de quitter le Maroc. Selon les témoignages de plusieurs jeunes marocains qui ont rejoint cette organisation, quitter l’aéroport de Casablanca est presque un jeu d’enfant, alors que l’étape la plus ardue consiste à quitter un aéroport turc", explique Al Aan.
Une fois à Istanbul ou Ankara, les volontaires marocains prennent un vol intérieur vers la ville d’Antakya. Arrivés sur place, et comme en 2012 et 2013, des réseaux locaux se chargent de convoyer les combattants vers la frontière avec la Syrie où ils sont interceptés par des cadres de l’EIIL, rapporte Al Aan. Al Massae, dans son édition de ce vendredi 27 juin, nous livre la traduction d’un dossier du magazine français Paris Match qui soulève plusieurs zones d’ombre entourant toujours l'inquiétante progression de l’EIIL et le rôle des jihadistes marocains dans la guerre qui se déroule aussi bien en Irak qu’en Syrie.
La force de frappe de l’EIIL
Al Massae écrit que l’évolution des troupes de l’EIIL en Irak suscite beaucoup d’inquiétude quant à une nouvelle guerre confessionnelle à l’image des conflits qui ont secoué ce pays en 2006 et 2007. D’autant plus que l’EIIL a défrayé la chronique avec la diffusion de vidéos d’une rare cruauté où des combattants filment des exécutions de prisonniers chiites. Aujourd’hui, les analystes essaient aussi de décrypter l’apparition de ce mouvement à la lumière des changements géostratégiques que connaît toute la région. Les combattants marocains de l’EIIL sont toujours cités comme fer de lance de ce mouvement, à tel point qu’ils ont été surnommés le "bataillon des candidats au martyre". Car, munis de ceintures explosives ou conduisant des véhicules piégés, ce sont eux qui ouvrent toujours la route pour l’EIIL en s’attaquant aux points stratégiques.