Dans son édition de ce week-end, le quotidien Al Massae consacre un dossier aux victimes d’erreurs médicales qui, lorsqu’elles n’ont pas une issue fatale, laissent des séquelles à vie.
Naguère, les erreurs médicales, qui entraînaient la mort des patients dans étaient attribuées au «destin». De nos jours, la révolution technologique et des moyens de communication offre aux victimes la possibilité de dénoncer ces erreurs, de recourir à la justice et, partant, d’obtenir réparation des dommages subis, écrit la publication.
Les exemples ne manquent pas et le journal cite, dans ce registre, l’exemple de Hakim qui, suite à l’opération d’une simple hernie, a été amputé d’un de ses reins. Il ne s’en est rendu compte qu’une année après, lorsque son état de santé a commencé à se détériorer. Et il a reçu un véritable choc en découvrant les radios qui ont révélé qu’il lui manquait un rein.
Les rapports de plus d’un médecin confirment que Hakim a été victime d’une ablation de son rein gauche, alors que l’expertise médicale d’une commission du ministère de la Santé soutient qu’il souffre d’un rétrécissement aigu de ce rein.
La plainte de la victime, déposée auprès du procureur général près la Cour d’appel d’Agadir, a été classée, rappelle le quotidien.
Le journal évoque une autre erreur qui a privé un enfant de son organe sexuel, qui plus est dans une clinique, lors d’une simple circoncision qui a tourné au drame. Les faits remontent à mai 2013, lorsque le médecin ayant procédé à la circoncision du petit Mohamed Hachem lui aurait «coupé une partie du gland » avant de dissimuler, selon le quotidien, ce faux pas médical en procédant à «des sutures fermant le canal urinaire sous prétexte de corriger une «hypospadias». Al Massae cite une autre erreur, cette fois fatale puisqu’elle a couté la vie au patient. La fille du de la victime raconte ainsi que son père avait été admis à l’hôpital militaire de Meknès pour subir une opération chirurgicale du pied il y a deux ans, ajoutant que son père a rendu l’âme suite à une erreur médicale de l’anesthésiste qui n’a pas, au préalable, soumis le patient aux analyses nécessaires lors même qu’il s’agissait d’un octogénaire.
Quels recours pour les victimes des erreurs médicales?En principe, tout accident médical reconnu comme tel peut et doit donner lieu à une indemnisation du patient. La victime de l’erreur médicale peut s’adresser directement au juge civil pour déterminer les responsabilités et demander réparation. Mais la faute du médecin doit être prouvée.
Juridiquement parlant, on distingue deux types de fautes: civile et pénale. La faute pénale est assimilée à une faute lourde, dont la base pénale est stipulée dans les articles 432 et 433 du Code pénal relatifs à l’homicide et aux blessures involontaires. Cela dit, lorsqu'un patient pense être victime d'une erreur médicale, il lui faut le prouver devant la justice, et les procédures parfois longues et coûteuses en découragent plus d’un.