Chiites et salafistes au Maroc: A qui le pouvoir?

DR

Revue de presseKiosque360. Le courant chiite «Khat Rissali» occupe depuis peu le devant de la scène après l’autorisation délivrée par un tribunal de commerce à la fondation «Khat Rissali pour les études et recherches».

Le 14/03/2015 à 14h14

Les autorités de Tanger ont publié un démenti formel quant à l’autorisation de tout rassemblement public des membres du courant chiite «Khat Rissali» dans la ville du Détroit. Pourtant la fondation créée par ledit courant bénéficie bel et bien d’une autorisation délivrée par un tribunal de commerce. Des paradoxes pour le moins parlants. Dans un dossier publié dans son numéro de ce week-end du 15-16 mars, Al Ahdat Al Maghribiya évoque ainsi les prémices d’une lutte de pouvoir entre chiites et salafistes au Maroc.Cette bataille a commencé après le rétablissement des relations entre Rabat et Téhéran qui a remis le chiisme au-devant de la scène nationale, écrit le journal qui cite un rapport des services secrets sud-africains. Selon ce document, l’Iran n’accorde d’importance, sur le continent africain, qu’aux pays comptant, comme le Maroc, des chiites parmi leur population.

La fondation chiite avait été inaugurée le 21 février et avait attiré à Tanger des Chiites du Maroc et d’Europe. En réalité, ce n’est que plus tard que la wilaya est intervenue pour interdire toute réunion dont les représentants régionaux du ministère de l’Intérieur ne seraient pas avertis au préalable. Et ce suite aux réactions de salafistes qui n’ont pas vu d’un bon œil la création d’une telle institution.Dans son dossier consacré au sujet, la publication rapporte notamment la réponse de Khat Rissali aux salafistes. Une réponse où il critique certains de leurs leaders en soulignant que les discours de haine et de violence sont étrangers à l’Islam. Citant par ailleurs le salafiste Mohamed Fizazi, le journal indique que les Chiites font allégeance à Ali Khamenai, alors que les Sunnites, majoritaires au Maroc, font allégeance à Allah et à l’institution d’Imarat Al Mouminine, tout en tolérant et respectant les autres courants.

Par Hicham Alaoui
Le 14/03/2015 à 14h14