Le brutal décès d’une patiente au CHU Ibn Rochd de Casablanca est un drame qui vient de nouveau rappeler l’état déplorable dans lequel se trouvent certains hôpitaux publics, placés sous la tutelle du ministère de la Santé.
Mercredi dernier, 20 mars 2024, une jeune femme enceinte, à un mois du terme de sa grossesse, y a perdu la vie dans la nuit, alors qu’elle devait donner naissance à son second enfant.
Cette tragédie qui frappe l’ensemble des membres de sa famille a mis l’opinion publique en émoi, et a nécessité l’ouverture d’une enquête, afin de déterminer les circonstances de son décès.
Selon Assabah de ce lundi 1er avril 2024, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca vient d’ordonner que cette enquête soit diligentée afin de déterminer l’ensemble des faits qui ont eu lieu lors du décès de la jeune femme. L’autopsie que le magistrat a demandée permettra aussi d’en définir avec précision les causes.
Le quotidien écrit que la réalisation de cette autopsie a été ordonnée alors que les membres de la famille de la victime portent de graves accusations à l’encontre de la direction du CHU et de ses employés, qu’ils accusent de négligences, ainsi que d’autres comportements inhumains.
Ses proches attestent que la jeune défunte a fait les frais de graves erreurs comportementales, ce que sa sœur, qui l’accompagnait au moment des faits, certifie aussi.
D’après Assabah, les éléments de la Brigade de la police judiciaire, qui enquêtent actuellement sur cette affaire, ont commencé par entendre l’époux de la victime.
Déjà mère d’un premier enfant, la défunte vivait habituellement à Tanger. À l’approche du terme de sa grossesse, sa sœur, qui habite à Casablanca, lui avait proposé de s’installer chez elle, afin de prendre soin d’elle jusqu’au moment de son accouchement.
Au cours de son séjour à Casablanca, la jeune femme a ressenti des douleurs ressemblant à des contractions, et a décidé de se rendre à l’hôpital de Hay Mohammadi, le quartier où vit sa sœur.
Après avoir été reçue en consultation, la jeune femme était revenue chez sa sœur, le personnel soignant l’ayant informée que le jour de son accouchement n’était pas encore arrivé.
Mais devant la persistance des douleurs et l’accélération des contractions, sa sœur a décidé de l’emmener au CHU Ibn Rochd, où elle a été admise au service de maternité.
Selon de premières informations recueillies par Assabah, la victime devait accoucher normalement et, au moment de son admission, ses douleurs abdominales se poursuivaient.
Toutefois, plusieurs heures plus tard, sa sœur a été surprise de découvrir que la jeune femme avait finalement accouché par césarienne.
Selon les dires des membres de sa famille, aucun médecin, ni aucun autre membre de l’équipe médicale, n’était présent pour leur expliquer ce qui avait eu lieu, à l’exception de quelques agents de sécurité, en poste cette nuit-là, au cours de laquelle les faits se sont déroulés. Ceux-ci avaient tenté d’apporter les réponses que recherchaient les proches de la victime, comme s’ils faisaient partie du personnel médical.
Assabah précise que c’est alors que la sœur de la victime tentait de savoir pour quelle raison elle avait subi une césarienne, qu’on était venu l’informer de son décès. Le bébé, quant à lui, a survécu, mais semble souffrir de quelques complications.
Alors que les enquêteurs mettent actuellement tout en œuvre pour connaître les véritables causes de ce tragique décès, pour les proches de la victime, ce qui est lui arrivé est impardonnable, d’autant que, selon eux, le dossier médical de la jeune femme montrait qu’elle ne souffrait d’aucune maladie et qu’elle avait déjà donné naissance à un premier enfant, par voie basse.
Ses proches soupçonnent donc que ce décès brutal est dû à une erreur médicale, ce dont devront s’assurer les enquêteurs, qui interrogent en ce moment même les principaux concernés dans cette affaire, au CHU Ibn Rochd.