CIA et terrorisme: Les Etats-Unis ont franchi la ligne rouge

Le sénat américain

Le sénat américain . DR

Revue de presseKiosque 360. «L’Imam dont on attendait la baraka est entré dans la mosquée avec ses babouches». Les Etats-Unis risquent de voir leur blason terni par la divulgation au sénat américain d’un rapport dénonçant les violations des droits de l’homme après les attentats du 11 septembre.

Le 09/12/2014 à 21h30

La publication, ce soir, d’un rapport de 480 pages de la Commission des renseignements du Sénat américain, risque de faire tache d’huile. Ce document relate avec moult détails les techniques d’interrogatoire parfois musclées utilisées par les services américains, mais aussi par des services de sécurité alliés. Les Etats-Unis, rapporte Al Massae, ont ainsi «demandé à leurs ambassades de renforcer les mesures de sécurité», comme elles l’ont déjà fait à Alger et Tunis.

Le grand violeur des droits de l’Homme!Les fonctionnaires américains au sein des représentations à l’étranger sont également concernés par cet avertissement. Les sécuritaires américains craignent en effet que la publication du rapport ne déclenche une vague de contestations et des réactions violentes dans des pays amis et alliés, ce qui risque d’en faire des cibles désignées. Selon Al Massae, des responsables américains qui en connaissent la teneur affirment que le rapport comporte des «informations choquantes et dérangeantes» qui peuvent conduire à des réactions de révolte dans l’ensemble des pays amis des Etats-Unis. Michael Hayden, ex-directeur de la Central intelligency agency (CIA), a déclaré que ce document pourrait être «utilisé pour mener des attaques contre les citoyens et les édifices américains dans différentes régions du monde». L’ex-chef des services d’espionnage américain a ajouté que ce rapport risquait d’affecter la coopération entre les Etats-Unis et les autres pays dans le domaine du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Autre aspect et non des moindres: la divulgation des violations des droits des prévenus arrêtés suite aux attentats du 11 septembre pourrait, à en croire le président de la Commission des renseignements du Sénat, engendrer des actes de violence et des meurtres à l’étranger, comme il pourrait donner à des organisations terroristes telle Daech un élément de propagande qui menacerait la vie des Américains expatriés.

En définitive, le masque porté par ce pays qui donnait des leçons aux autres en matière de démocratie et de respect des droits de l’Homme, est tombé. Les Etats-Unis mettront plusieurs années pour retrouver grâce aux yeux des pays arabes et musulmans après ce scandale.

Par Amine Haddadi
Le 09/12/2014 à 21h30