Une réponse qui trouve ses origines dans le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lorsqu’en 1992 le Souverain présentait, en tant que Prince Héritier, à l’occasion du Sommet de la terre de Rio de Janeiro sa «Vision des fondamentaux pour la construction d’un nouveau modèle de société».
Une feuille de route qui a permis d’engager durant les trois dernières décennies des réformes successives avec pour ultime ambition d’abonnir les conditions sociales dans le strict respect des règles environnementales.
Dès lors, le Royaume s’est doté d’un important arsenal juridique visant à appuyer la mise en œuvre de cette vision, avec notamment la loi sur l’eau de 1995, la loi n° 13-09 relative aux énergies renouvelables, la loi n° 47-09 relative à l’efficacité énergétique et la loi-cadre n° 99-12 portant Charte nationale de l’environnement et du développement durable.
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L’ensemble de ces textes a permis d’implémenter des plans ambitieux à l’instar du plan éolien et du plan solaire qui, au fil des années ont permis de voir éclore partout à travers le Royaume et notamment dans son Sahara des complexes solaires grandioses pouvant alimenter en électricité des villes entières.
Ces plans ont été accompagnés par des programmes exhaustifs, couvrant l’ensemble des aspects environnementaux. Ainsi les pouvoirs publics ont élaboré le programme national de l’air (PNAir) pour la période 2018-2030 qui vise notamment à poursuivre l’effort de prévention et de réduction des émissions atmosphériques. De même qu’un programme national des déchets ménagers, d’un programme de valorisation des déchets et d’un programme d’assainissement liquide.
Durant cette même période, la Charte nationale de l’environnement et du développement durable, ainsi que la Stratégie nationale de développement durable sont venues accompagner cette dynamique vertueuse avant le lancement en 2017 de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD).
Le mot d’ordre est simple, il s’agit de mettre en œuvre les fondements d’une économie verte et inclusive à l’horizon 2030 à travers plusieurs enjeux dont la consolidation de la gouvernance du développement durable, la réussite de la transition vers une économie verte et l’amélioration de la gestion et de la valorisation des ressources naturelles en vue de renforcer la conservation de la biodiversité.
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Le tout dans le respect de la cohérence tant au niveau de la conception que de la réalisation avec pour principe premier de garantir une conformité avec les bonnes pratiques internationales. Des efforts qui n’ont pas manqué de valoir au Maroc une reconnaissance internationale, ses efforts étant salués dans plusieurs foras internationaux et sa place de leader en la matière étant confirmée.
C’est d’ailleurs en reconnaissance de ces efforts que le Royaume a été l’hôte de deux Conférences des parties (COP) en 2001 (COP7) et en 2016 (COP22), cette dernière ayant donné naissance au partenariat de Marrakech pour l'action mondiale en faveur du climat avec pour principal objectif de catalyser l’action de l’ensemble des acteurs en matière de changement climatique et de soutenir la mise en œuvre de l’accord de Paris. Cet accord prévoit notamment la présentation par chaque pays des Contributions déterminées au niveau national (CDN) au terme de chaque quinquennat, afin de faire le point sur les réalisations de chaque Etat.
La COP26, qui s'ouvre demain à Glasgow, sera donc l’occasion pour le Royaume de confirmer son statut de leader en la matière puisqu'il a revu à la hausse ses ambitions à l’horizon 2030 avec un nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui est de 45,5 % d’ici 2030, dont 18,3 % est inconditionnel et réalisé sans appui de la coopération internationale.
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C’est avec une importante délégation comprenant des représentants du secteur public et privé, des institutions de recherches et des ONG que le Maroc prendra part à cet événement planétaire.
Lors d'une récente rencontre à Rabat, organisée par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a relevé que les objectifs du Royaume durant cette COP seront de «consolider son leadership en tant que nation très engagée auprès de la communauté internationale dans la lutte contre le changement climatique».
Le Royaume aura également à cœur de faire valoir son modèle de transition énergétique et écologique et de continuer à promouvoir les initiatives marocaines lancées depuis la COP de Marrakech.
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Selon la ministre, il s’agira également pour le Royaume d’attirer les investissements étrangers et privés et de promouvoir l’accès à de nouvelles sources de financement climatique.
Quant aux négociations, «le Royaume, qui souscrit pleinement aux initiatives du groupe africain, du groupe des Etats arabes et du G77, accordera une attention particulière au développement des méthodologies visant à définir un objectif global d’adaptation en plus de finaliser le plan de travail de la mise en œuvre de l’accord de Paris», a-t-elle ajouté.
«L’importance de mobiliser 100 milliards par an d’ici 2022 pour les pays développés et déterminer comment ces pays vont atteindre collectivement cet objectif» sera également une thématique importante pour le Royaume, a souligné la ministre.
Lors de la COP26, le gouvernement britannique espère persuader près de 200 pays d'en faire davantage pour réduire leurs émissions dans l'espoir de parvenir à contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, seuil ambitieux fixé en 2015 par les accords de Paris. Plus de 120 dirigeants mondiaux sont attendus au sommet sur le climat, les 1er et 2 novembre, pour tenter d’y parvenir.