Le ministre de la Santé compte sur les citoyens pour dénoncer les abus des cliniques privées. C’est ainsi que Khalid Ait Taleb, le nouveau titulaire du département, vient d’appeler tous ceux qui auraient été victimes de pratiques jugées illégales ou de transgressions de présenter des plaintes contre les cliniques concernées. Le ministre promet que son département va réagir avec célérité, à travers l’inspection générale, à ces plaintes, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du jeudi 7 novembre.
Le ministre qui intervenait, mardi, dans le cadre d’une séance des questions orales à la Chambres des conseillers, a d’ailleurs révélé que des opérations d’inspection ont été menées par le ministère dans les cliniques et, d’une manière globale, dans le secteur privé de la santé. Ces missions ont concerné, assure-t-il, 83 établissements privés, dont 62 cliniques et 21 cabinets médicaux.
Ait Taleb, poursuit le quotidien, a également précisé que des décisions disciplinaires ont été prises contre ces établissements sur la base des rapports rédigés à l'issue des inspections. Ces mesures ont porté notamment sur la fermeture de deux cliniques et d’un cabinet médical, ainsi que sur la suspension provisoire ou totale des activités de cinq cliniques. D’autres sanctions ont été décidées, ajoute le ministre cité par le quotidien. Il s’agit de mises en demeure adressées à 41 cliniques pour redresser les dysfonctionnements constatés dans leur situation administrative et juridique, entre autres.
Ces sanctions, relève pour sa part le quotidien Assabah dans son édition du même jour, interviennent au moment ou le secteur connaît de véritables scandales. C’est ainsi poursuit-il que la plupart des cliniques continuent d’exiger des chèques de garanties et de se faire payer à l’avance tout en refusant de fournir de factures pour leurs prestations. Certaines d’entre elles, poursuit le journal, son même allées jusqu’à retenir les dépouilles des patients décédés en cours de traitement et interdire à leur proches de les voir, tant que ces derniers n’auront pas payé les factures des soins qui s’élèvent, le plus souvent, à des dizaines de milliers de dirhams. Des sommes exorbitantes qui, précise le quotidien, ne correspondent pas à la nature des soins reçus.
Dans ce cas, le ministre a rappelé que les tarifs des prestations médicales dispensées par le secteur privé, mais aussi les services assurés par les sages femmes et les infirmières, sont organisés par un arrêté ministériel. En ce sens, précise Al Akhbar, la loi 131-13, promulguée en 2015 prévoit dans l’article 46 que «les médecins sont tenus d'afficher de façon visible et lisible dans les espaces d'accueil de leurs cabinets médicaux ou dans leurs salles d'attente ou, le cas échéant, dans leurs lieux d'exercice habituels, les tarifs de leurs honoraires médicaux et des prestations qu'ils rendent».
Par ailleurs, précise le quotidien, la même loi stipule dans l’article 73 que «les médicaments administrés aux patients au sein des cliniques ne peuvent être facturés à un prix supérieur au prix hôpital fixé par la réglementation en vigueur. Toute infraction aux dispositions du présent alinéa est considérée comme une majoration illicite des prix conformément à la législation relative à la liberté des prix et de la concurrence».