C’est une véritable armée de Salafistes, composée de prêcheurs et d’imams de mosquées, qui se soulève contre le ministre de la Justice et ceux qui le soutiennent. En toile de fond: la réforme attendue du Code de la famille.
Dans son édition du mercredi 26 avril, Assabah rapporte que des Salafistes sont vent debout contre Abdellatif Ouahbi et ceux qu’ils considèrent comme des «laïcs» qui veulent, selon leurs dires, détruire l’Islam en modifiant le Code de la famille. Ils ont appelé à faire barrage à cette réforme.
Assabah cite l’exemple du salafiste connu, Hassan El Kettani qui se positionne aujourd’hui en chef de file de ceux qui s’opposent au ministre de la Justice dans son entreprise.
Comme le rapporte Assabah, Kettani a consacré ces derniers jours plusieurs de ses publications sur les réseaux sociaux au ministre de la Justice, dont certaines accusent ce dernier de méconnaître la signification des versets du Coran. Il est allé encore plus loin en affirmant qu’Abdellatif Ouahbi «surpasse» les Oulémas, en évoquant certains sujets selon sa propre compréhension.
El Kettani appelé ses suiveurs à consacrer leurs prières au ministre de la Justice, afin que «Dieu nous préserve du mal». Pour lui, la réforme défendue par Ouahbi touche aux principes de la famille, et a appelé les prêcheurs et les imams des mosquées qui le suivent à prévenir les fidèles du «complot» de cette réforme contre l’Islam.
Selon le quotidien, certains d’entre eux ont déjà mis à exécution cet appel lors de la prière de l’Aïd, en prévenant dans leurs prêches le ministre de la Justice de toute atteinte à la religion dans son projet de réforme. Pour El Kettani, ce fait démontre que les prêcheurs et les imams ont bien conscience du danger qui guette l’Islam, même si Abdellatif Ouahbi et ceux qui défendent la réforme adoptent un discours rassurant.
La secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, n’a pas non plus été épargnée par les nouvelles sorties deEl Kettani, qu’il a qualifiée «d’athée de gauche». Pour lui, Nabila Mounib parle de la religion comme si elle était elle-même savante. Mais à la différence de son attaque envers Abdellatif Ouahbi, celle consacrée à Mounib a suscité une vague de dénonciation, beaucoup considérant la sortie du salafiste comme une atteinte à la femme et une fausse accusation envers elle.
En fait, explique Assabah, ce qui dérange les salafistes dans les projets de réforme que devrait proposer le ministre de la Justice, ce sont certaines modifications attendues comme celle des articles traitant des adultères et notamment la manière avec laquelle le flagrant délit devra être constaté. Il s’agit aussi des changements visant à moderniser la législation et que le ministre considère «non contradictoires» avec les principes de la religion.
Pourtant, fait remarquer le quotidien, ces virulentes attaques des salafistes interviennent dans un contexte où le contenu des réformes n’est pas encore connu et que l’ampleur des changements qui vont être apportés ne peut pas encore être évaluée.