La vague de chaleur qui sévit actuellement au Maroc est souvent dure à supporter, même dans les villes côtières. Mais que dire des villes intérieures ou celles du sud du Royaume? Dans la cité ocre, l’endurance et la patience légendaire des Marrakchis sont mises à rude épreuve ces derniers jours.
«Nous sommes habitués à de telles montées de températures, mais il faut souligner que si des refuges tels que les piscines et la vallée de l’Ourika existent, ils restent inaccessibles pour nombre d’entre-nous. Ce que nous souhaitons, c’est plus de piscines municipales à prix abordable et dans les quartiers populaires comme ici à Bab Doukkala. Il faudrait qu’il y en ait partout et pour tout le monde. Sinon, payer entre 120 et 150 dirhams par personne pour se rafraîchir comme c’est le cas actuellement, c’est au-dessus de nos moyens», relève Imad Idrissi, un Marrakchi.
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Pour lui, c’est surtout aux personnes obligées de travailler sur les chantiers et ailleurs qu’il faudrait rendre hommage. Partie intégrante de l’identité de la ville et de l’ADN des Marrakchis, l’humour sert également de défouloir contre la chaleur. «Il faut boire son eau dès sa sortie du réfrigérateur. Dix secondes après, c’est déjà trop tard», avertit Mehdi. Lui aussi pense aux personnes qui travaillent par ce temps.
«Fo9 Chouwaya»
Parmi elles, Amine, employé dans un restaurant où il est en charge des grillades. Au climat s’ajoute la chaleur excessive de son lieu de travail. «Ici, nous sommes littéralement Fo9 Chouwaya (sur des braises, NDLR)», ironise-t-il, parodiant une célèbre chanson rap des non moins célèbres Komy et Dizzy Dros. Décidément, rien ne peut venir à bout de l’humour des Bahjas. Sa vengeance, Amine ira la chercher à l’Ourika le jour de son repos. Et il compte déjà les heures.