La pandémie du Covid-19 en Afrique a révélé non seulement la grande fragilité des systèmes de santé en Afrique, mais aussi leur incapacité à suivre les évolutions majeures que connaît le secteur. Les risques sanitaires qu'encourt le continent, présents comme futurs, sont nombreux.
«L’Afrique est non seulement le berceau de l’humanité, mais c’est aussi le continent où demain les plus grands problèmes de santé publique vont se poser. Des problèmes liés à la science et la médecine qui s’ajouteront à des problèmes humanitaires et économiques», a fait remarquer l’oncologue français, David Khayat, également directeur de l'Institut national du cancer.
L’oncologue, qui fait partie du comité d’organisation de cet évènement, note que «75% des décès liés aux cancers dans les 20 prochaines années vont survenir dans des pays qui représentent, à eux tous, 5% du PIB mondial». Il s’agit, selon lui, des «pays les plus pauvres qui vont avoir le plus lourd fardeau à porter pour le cancer».
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L’Afrique est le continent le plus concerné par cette «fâcheuse réalité», et «il n’est pas prêt, ne dispose ni des hommes, ni des structures sanitaires, ni du matériel», pour la confronter.
«Il est urgent que le continent africain se prépare et plus encore, qu’au lieu de se préparer seulement à soigner, qu’il se prépare à éviter les maladies par la prévention», a-t-il noté.
Du même avis, Imane Kendili, présidente de l’Association marocaine de médecine addictive et pathologies associées (MAPA) et co-organisatrice de cette conférence, trouve important de «repenser la santé de demain et concevoir des politiques de santé publique différentes et adaptées à l’ère post-Covid et post-pandémie».
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Pour elle, il faut capitaliser sur les valeurs «ancrées» dans les racines africaines, dont «la solidarité» entre les citoyens, pour mettre en place de nouvelles notions, notamment celle du «patient citoyen» et de la «responsabilisation des patients». Il s’agit, selon Imane Kendili, de l’un des objectifs de ce conclave qui rassemble de hauts responsables venus des quatre coins du monde.
Il convient de rappeler que la ville de Marrakech a accueilli, du 16 au 18 novembre 2022, cette première conférence africaine sur la réduction des risques en santé. Un conclave où se sont réunies des sommités du monde de la médecine, de l’économie et de la politique venues des quatre coins du monde, ainsi que plusieurs représentants de l’Exécutif, dont Aziz Akhannouch, chef du gouvernement.
Leur objectif commun était de répondre au besoin croissant de procéder à une réforme du système de santé mondial, suite à l’impact de la pandémie de Covid-19, dans une optique d’anticipation des crises et de gestion des risques, ont précisé les organisateurs de l’évènement.