Le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a fait du renforcement de l’offre scolaire l’une de ses principales priorités et mène annuellement une vaste opération d’extension et de réhabilitation intégrée des établissements d’éducation et de formation.
En effet, pour permettre la généralisation de la scolarité obligatoire à tous les enfants de 4 à 16 ans, comme le stipule la loi-cadre 51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, il est essentiel de disposer d’infrastructures scolaires de proximité et d’une capacité d’accueil suffisante, offrant à chacun la place qui lui revient au sein du système éducatif national, et faire face à chaque rentrée scolaire à plus de 600.000 nouvelles demandes de scolarisation.
Dans ce cadre, le ministère a mis en place un chantier national ambitieux qui vise l’élargissement de l'offre scolaire via le lancement de plusieurs projets de construction de nouveaux établissements, accompagné par la mise à disposition des ressources humaines qualifiées et l’amélioration des procédures et des mécanismes de planification de l’éducation aux niveaux régional, provincial et local.
De surcroît, le ministère s’attèle à réviser le cadre juridique régissant l’obligation de la scolarité, afin d’assurer l'accès obligatoire à l'enseignement scolaire pour tous les enfants de la tranche d'âge de 4 à 16 ans au lieu de 6-15 ans qui était de mise.
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Ce chantier de grande envergure s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des projets de la loi-cadre 51.17, notamment, du deuxième projet dédié à «l’extension de l’offre scolaire et la réalisation de l’accès obligatoire» et du sixième projet consacré à «la réhabilitation intégrée des établissements d'éducation et de formation».
Extension de l’offre scolaire: le pari de l’équité, de l’égalité des chances et de la qualitéRien que pour les années scolaires 2017-2018 et 2019-2020, le nombre des établissements d'enseignement scolaire est passé de 10.905 à 11.213, dont 6.110 établissements en milieu rural (54,5%), en plus de 13.153 écoles satellites (98,6% en milieu rural). Sur la même période, le nombre d’internats est passé de 889 internats pour l’année scolaire 2017-2018 à 924 internats en 2019-2020 dont 62% se trouvent dans le milieu rural.
Ainsi, à la rentrée scolaire 2020-2021, le ministère a construit près de 200 nouveaux établissements scolaires, alors que deux ans auparavant il n’en construisait qu’une centaine par an, avec un coût annuel d’environ 2 milliards de DH.
Cette dynamique soutenue de réalisations a eu un impact très positif sur le taux de scolarisation qui a enregistré une augmentation importante pour les trois cycles du système éducatif au titre de l’année 2019-2020. En effet, ce taux a atteint 100% dans le cycle primaire, 94,2% dans le cycle collégial (91,8% en 2018-2019) et 69,6% au niveau du cycle secondaire qualifié (66,9% en 2018-2019) enregistrant ainsi une évolution positive de 2,7%.
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Sur la même période, le nombre de classes multiniveaux en milieu rural (4, 5 et 6 niveaux) a considérablement baissé. Ainsi, les classes de 2 et 3 niveaux représentent aujourd’hui 96,4% du nombre total des classes à niveaux multiples en 2019-2020.
Le ministère compte poursuivre cet effort. Il prévoit, à moyen terme, la construction de plus de 1.000 établissements et le remplacement de 4.618 salles préfabriquées, dans la perspective d’une suppression définitive de ces dernières d’ici 2023.
Réhabilitation intégrée: renforcement du rythme des réalisationsLa qualité des espaces scolaires constitue un impératif pour assurer de bonnes conditions à l’acte d’enseignement-apprentissage et obtenir des résultats palpables, à travers trois dimensions principales que sont le confort, la sécurité et l’hygiène dans l’ensemble des établissements d’enseignement. Dans ce sens, et conformément au programme de réhabilitation intégrée des établissements d'éducation et de formation, le ministère de l’Education nationale met les bouchées doubles pour renforcer le rythme annuel de ses réalisations.
Ce programme concerne aussi bien le renouvellement du mobilier scolaire, la réhabilitation des entités fonctionnelles et des espaces intérieurs des établissements scolaires que le remplacement des constructions en préfabriqué, le raccordement à l’eau et à l’électricité, la construction de murs de clôture ou d’enceinte ainsi que des latrines, ou encore l’embellissement des établissements pour améliorer l’attractivité.
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Au titre de l’année scolaire 2019-2020, le ministère a procédé à la réhabilitation de 1.535 établissements, à l’équipement de 1.723 autres en mobilier et matériel pédagogique, et à la réalisation des travaux de maintenance préventive pour 3.185 établissements. Il a également assuré la fourniture en installations sanitaires pour 555 établissements et la construction de clôtures pour 438 écoles satellites, ainsi que le raccordement de 451 établissements à l’électricité et l’alimentation de 504 autres en eau potable. Au cours de cette même période, 2.129 établissements scolaires et 205 internats ont été dotés en équipements de chauffage. Il faut souligner, par ailleurs, que le projet de la réhabilitation intégrée mobilise chaque année une enveloppe budgétaire d’environ 2,3 milliards de DH.
Malgré ces nombreuses réalisations et les efforts entrepris par le ministère pour améliorer la qualité des espaces scolaires, le système éducatif national fait encore face à plusieurs défis, dont l’envergure appelle à une réelle mobilisation sociétale.
En effet, concernant les écoles satellites, près de 20.000 salles préfabriquées doivent être remplacées, près de 6.400 écoles satellites ne sont toujours pas raccordées au réseau d’eau potable, 4.400 ne disposent même pas de blocs sanitaires et plus de 6.000 ne disposent pas de murs de clôture.
Il est donc clair que les écoles satellites pâtissent lourdement de l’absence des infrastructures de base dans les régions rurales difficiles d’accès et éloignées des réseaux de raccordement notamment le raccordement à l’eau potable. D’où la nécessité impérieuse, du renforcement de la mobilisation de tous les départements gouvernementaux, ainsi que de l’ensemble des partenaires afin de relever le défi de la discrimination positive en faveur du milieu rural qui compte parmi les dispositions phares de la loi-cadre 51.17.
De même, le renforcement de l’offre scolaire au Maroc nécessite la mobilisation de ressources humaines qualifiées et d’un cadre de financement pérenne et résilient, ainsi que l’instauration d’un mode de gouvernance assurant la coordination entre les différents acteurs aux fins d’harmoniser les différentes composantes d’une offre scolaire équitable, inclusive et de qualité. Il va sans dire qu’un tel objectif requiert l’adoption d’une approche holistique et la mobilisation de toutes les forces vives de notre pays car l’école est l’affaire de tous.