Dans sa livraison du vendredi 3 avril, le journal Al Akhbar s’est intéressé aux mouvements de solidarité spontanés qui émerge à l’échelle du pays, porté par un milieu associatif actif, en ces temps de coronavirus. Plusieurs initiatives, ici et là, ont vu le jour au Maroc pour tenter de résister tant bien que mal à la progression du Covid-19 qui a pris ces derniers jours des propensions inédites.
La contribution de chacune des parties prend moult formes. Du côté des jeunes, un mouvement d’une ampleur nationale puise ses ressources dans un vivier inépuisable d’idées. Endossées par de jeunes ingénieurs créatifs, elles s’attaquent aux difficultés d’approvisionnement en terme de matériel médical. De nombreux jeunes bénévoles à Tanger, Rabat, Casablanca, El Jadida et Marrakech, ont employé leur savoir-faire pour fabriquer des masques de protection transparents en plastique moyennant des techniques simples, distribués gracieusement par la suite auprès des hôpitaux. Un geste très apprécié par le personnel médical et salué par les internautes sur les réseaux sociaux.
D’autres campagnes initiées par des associations viennent en appui aux personnes dans le besoin, et assurent en permanence aux personnes âgées et à ceux aux besoins spécifiques la livraison quasi-quotidienne de denrées, aliments et médicaments de première nécessité.
«Cette initiative lancée dans le cadre d’un partenariat avec les autorités locales a permis de renforcer le sentiment de citoyenneté chez les riverains en dépit du danger potentiel permanent», explique au journal Youssef Boukachba, un membre associatif actif au niveau de l’arrondissement d’Anfa.
Dans le même registre, les militants du milieu associatif ont mené des campagnes de sensibilisation auprès des populations mal-informées, notamment dans la vieille médina, les quartiers de Moulay Youssef, ou encore à Maarif, en vue de les inciter à la prudence et à obéir aux instructions officielles.
Ce climat d’entraide est également entretenu par le service public. Le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, en collaboration avec les autorités, a accordé le feu vert pour la distribution du stock d’aliments disponibles au niveau des restaurants universitaires et cafétérias en faveur des familles défavorisées.
Le mouvement, qui a pris une dimension nationale, vient également en aide aux sans-abris et aux migrants en situation illégale qui squattent les rues. En effet, le mouvement de l’enfance populaire à l’arrondissement d’Anfa, distribue l’équivalent de 70 repas par jours aux personnes sans logement régulier. Les initiatives du genre ont permis de mettre près de 3000 individus à l’abri, en les logeant dans des espaces couverts à l'abri du danger du Covid-19.
D’autres opérations ciblées visent à couvrir les besoins des familles de salariés placés en chômage partiel, victimes collatérales de la crise sanitaire.
Autre contribution remarquable, cette fois-ci, du côté des entreprises. Mis à part les nouvelles formes de philanthropie capitaliste qui alimentent sans cesse le fonds de solidarité nationale, l’opérateur «Majorel» a mis en place une plateforme d’écoute, en mobilisant 100 salariés au service du ministère de Santé, pour renforcer le service «Allo Ya9ada», mis à disposition des citoyens pour répondre aux interrogations qui les taraudent. Ce service a d’ailleurs permis d’élargir considérablement la base de réception d’appel. En effet, depuis sa mise en service, le numéro spécial a pu enregistrer pas moins de 5000 appels.