Dans la lutte contre le nouveau coronavirus, le dépistage est une arme déterminante. Certains pays, comme la Corée du sud et l’Allemagne ont fait des dépistages massifs l’outil privilégié pour contenir la maladie. La capacité de dépistage du Covid-19 de l’Allemagne, par exemple s’élève à 500.000 tests par semaine. Ces dépistages massifs sont à l’unisson d’un mot d’ordre, lancé le 16 mars 2020, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS): «testez, testez, testez.»
«Le Maroc a dû apprendre à réagir vite face à cette crise sans précédent, tout en multipliant parfois par dix autant sa capacité litière que sa capacité à diagnostiquer la maladie», confie, interrogé par Le360, une source au ministère de la Santé. Au début de la crise, seulement trois laboratoires étaient outillés pour détecter la présence du coronavirus (SARS-CoV-2): l’Institut Pasteur de Casablanca, l’Institut national d’hygiène et l’hôpital militaire Mohammed V de Rabat.
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Même en tournant à plein régime, ces laboratoires pouvaient difficilement effectuer plus de 600 tests moléculaires très spécifiques (dits test PCR, capable de détecter la présence du virus lui-même). Ces tests s’effectuent moyennant un prélèvement à l’aide d’un grand coton-tige, enfoncé très profondément dans une fosse nasale.
D’ailleurs le suivi de la courbe de l’évolution des dépistages au Maroc montre clairement qu’il a fallu attendre la semaine du 13 avril et l’instauration de ces tests dans dix laboratoires supplémentaires (six Centres hospitaliers universitaires (CHU), deux cliniques à Casablanca, l’hôpital régional d’Agadir et l’hôpital militaire de Meknès) pour voir le nombre de tests dépasser 1000 par jour.
L’élargissement des diagnostics à de nouveaux centres s’est accompagné par la mise en place de tests sérologiques simples et rapides qui détectent des anticorps produits par l’organisme en cas de contamination au SARS-CoV-2. Le360 avait d'ailleurs réalisé un reportage au CHU Ibn Rochd de Casablanca dans une unité dédiée au dépistage sérologique du Covid-19.
Le professeur Maha Soussi Abdellaoui, chef du service de parasitologie, qui abrite cette cellule dédiée aux analyses sur des prélèvements de sang, nous a expliqué que cette technique consiste à rechercher deux types d’anticorps du coronavirus (IGG et IGM). Les résultats de ces tests sont fournis en 15 mn. En cas de résultat positif, les patients sont alors soumis aux tests PCR, qui nécessitent un laps de temps de 3 à 5 heures.
«Les tests sérologiques ne se substituent pas aux tests PCR, mais permettent de gagner un temps précieux, à la fois dans la prise en charge des patients et dans l’optimisation de l’utilisation de kits et de réactifs de la PCR», précise une source contactée au ministère de la Santé.
L’élargissement des dépistages à plusieurs laboratoires a porté ses résultats.
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Depuis hier, jeudi 23 avril, la capacité quotidienne du Maroc est passée à 2062 tests sur un total qui s’élève à 21.947 tests effectués depuis le 3 mars 2020. Donc en une seule journée, ont été réalisés près de 10% des tests effectués en 50 jours.
Rappelons que le Maroc a fait le choix de dépister uniquement des personnes présentant des symptômes du Covid-19. En cas de test positif, le diagnostic est élargi systématiquement à toutes les personnes qui ont été en contact avec l(e) patient(e) qui a été contaminé en premier lieu.
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