Le gouvernement est sur le point d’annoncer la prolongation du confinement après le lundi 20 avril 2020, date initialement prévue pour la fin de l’état d’urgence sanitaire, décrété par le ministère de l’Intérieur le 20 mars dernier.
«Tout plaide en faveur d'une prolongation du confinement pour une durée de 15 jours avec un léger et progressif déconfinement pour certaines activités économiques, appelées à respecter les consignes sur l'état d'urgence sanitaire», affirme une source gouvernementale, interrogée par Le360.
Cette durée de deux à trois semaines, conforme à ce qu’avait laissé entendre le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, devant la Chambre des représentants, «sera très probablement prolongée», estime une source médicale impliquée dans la gestion de la crise de la pandémie.
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Cette source ajoute que la décision de la levée du confinement est intimement liée au pic de la pandémie.
«Le Maroc n’a pas encore atteint le pic de l’épidémie, et une fois ce pic passé, il faut compter quatre semaines de confinement obligatoire», précise cette source.
Après ce pic, il conviendra de compter deux semaines encore, comme phase d’une première quarantaine, afin de contenir les contaminations intrafamiliales, explique encore cette source. A cette première quinzaine de délimitations des contaminations intrafamiliales, il faudra ensuite ajouter deux semaines supplémentaires, pour traiter d’éventuels résidus du coronavirus. A partir de cette période, «et si les consignes de distanciation sociale et du port obligatoire du masque sont respectées, l’on pourra se diriger vers un déconfinement progressif», détaille cette source médicale.
La question est donc de déterminer quand le Maroc va-t-il atteindre le pic de l’épidémie. A l’heure actuelle, on recense 2.251 cas confirmés au Covid-19 au Maroc, et 127 décès. Le taux de létalité (soit le nombre de patients décédés par rapport au total des personnes contaminées) s’établit à 5,6% au Maroc. C’est un taux qui se situe dans une moyenne mondiale relativement basse, et qui démontre que le dispositif sanitaire décidé au Maroc, ainsi que les mesures proactives qui ont été prises, se sont révélées efficaces. A titre de comparaison, le taux de létalité en Algérie se situe autour de 15,5% (il s’agit du taux le plus élevé au monde), et autour de 10% en Espagne, 13% en Italie et 3,3% en Chine.
Mais plusieurs indicateurs montrent aussi que le pic attendu, supposé précéder la décrue des contaminations, et les quatre semaines de confinement requises ensuite, n’est pas pour demain.
Parmi ces indicateurs, l’installation d’un hôpital de campagne, d’une capacité de 700 lits, actuellement en construction sur le site de la Foire internationale de Casablanca. Idem pour un autre hôpital de campagne, d’une capacité de plus de 300 lits, prévu dans la salle couverte du complexe Mohammed V de la métropole.
«Un plan est en marche pour porter la capacité des lits en réanimation à 5.000, dont 2.000 à Casablanca», précise une source. D’ailleurs, toutes les personnes interrogées s’accordent sur la capacité du Maroc, à même de traiter l’ensemble des patients, malades, «y compris dans le pire des scénarii».
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Le déconfinement sera donc possible 28 jours après ce pic attendu, qui serait, selon deux sources médicales concordantes, une affaire de jours, et non de semaines. Si la situation le permet, il devrait être atteint dans 7 jours, et il sera dès lors envisageable d’espérer une levée du confinement aux alentours de la dernière semaine du mois de mai.
«Comme la situation épidémique évolue chaque jour, on ne peut pas fixer un horizon à la levée du confinement», tempère toutefois l’une de ces sources.
«La situation du confinement est difficile pour les gens et elle le sera d’autant plus pendant le mois de ramadan, mais c’est une mesure déterminante, pour éviter le pire», explique encore cette source.