Dans son édition de ce vendredi 13 mars, le quotidien arabophone Al Akhbar rapporte de source sûre que le numéro vert mis à disposition des citoyens victimes de corruption, a conduit à dénoncer, mercredi dernier, les abus d’un caïd à Kelâa des Sraghna ainsi que de deux fonctionnaires d’Etat à El Jadida, pour des opérations basiques faisant partie de leur mission de service public.
Une première plainte officielle déposée auprès de la présidence du ministère public à Rabat mercredi matin, via le numéro vert, par un agriculteur issue d’une commune rurale à Kelâa des Sraghna, dénonce un caïd, fonctionnaire trentenaire, exigeant la somme de 1.200 DH en contrepartie de l’obtention d’un simple permis d’exploitation d’une parcelle agricole dont il est par ailleurs propriétaire.
Le quotidien note en ce sens, que la corruption généralisée qui gangrène le corpus administratif à l’échelle nationale pour obtention de simples documents administratifs donne souvent lieu à des situations de chantage ubuesque et semble toujours obéir à des logiques de marchandisation.
En réaction à cet incident, l’agriculteur a dénoncé les détails de la tentative d’extorsion dont il a été victime. En réaction à sa plainte, la présidence du ministère public a fait preuve de réactivité en transmettant la requête au parquet qui l'a soumise à son tour au procureur général du tribunal d’instance de Marrakech.
L’individu suspecté n’a pas pu échapper à la police judiciaire qui l'a surpris en flagrant délit, rapporte une source anonyme. Sous ordre du ministère public, le caïd a été conduit à Marrakech pour comparaitre devant le procureur du Roi, qui l'a envoyé sur le champ en prison de l'Oudaya, en banlieue de la ville ocre, en attendant le renvoi devant le tribunal.
Le numéro vert sera à l’origine d’une deuxième arrestation cette semaine. A El Jadida, deux personnes confirment avoir subi le chantage de deux agents d’autorité opérant au niveau d’un arrondissement en plein centre-ville qui les ont obligés à débourser un billet de 200 DH en échange d’un document administratif. Ce qui a nécessité l’intervention des agents de la sûreté nationale à El Jadida. Suspectés, les deux individus ont subi un interrogatoire policier dans un premier temps, en attendant de comparaitre devant la justice.
Pour rappel, la ligne téléphonique directe dédiée à la dénonciation des actes de corruption a permis l’arrestation d’une centaine de personnes depuis son lancement, dont plusieurs fonctionnaires des autorités et des forces de l’ordre.